Aprilia a accompli en 2022 sa meilleure saison jamais vécue depuis que la marque s’est lancée en MotoGP en 2015. Le point d’orgue d’un mouvement entamé depuis 2019 et qui correspond à l’arrivée de Massimo Rivola à la tête du département compétition. Avec sa culture F1, il a perçu les axes de développement, mais cette même approche lui fait comprendre aujourd’hui que, pour passer ce qui est peut-être le dernier cap avant de s’abonner durablement aux avant-postes, il faut réévaluer la question budgétaire…
On a beau être un membre de la puissante famille Piaggio, on n’en est pas moins soumis aux mêmes contraintes budgétaires que n’importe quelle autre entreprise. Le désormais patron d’Aprilia Racing qu’est Massimo Rivola en parle même ouvertement, sans fausse pudeur. En se confiant ainsi, il avoue que si Aprilia veut monter à l’assaut de Ducati, il va lui falloir élaborer le même écosystème, soit bénéficier de l’appui d’un gros investisseur.
Et cette nécessité se fait impératif lorsque le même Rivola rappelle que la structure de Noale a pris une autre dimension depuis ces derniers temps : « dans l’entreprise, nous sommes environ cinq personnes de plus, mais si l’on compte les consultants qui travaillent sur le projet, il y en a peut-être dix de plus. Il ne faut pas non plus oublier que nous avons dû embaucher des personnes supplémentaires depuis que nous sommes passés de la structure « hybride » avec Gresini à une équipe 100% usine – pour la restauration, la logistique, par exemple… Donc le nombre total est encore plus important ».
Massimo Rivola : « je dois trouver un sponsor de haut rang«
Et tout cela ponctionne des ressources déjà largement sollicitées par le développement de la RS-GP. La situation est cependant l’écho d’un plan anticipé par Rivola. Cependant, pour aller plus loin, l’Italien reconnait sur Speedweek qu’il va falloir encore monter en puissance… « Pour être honnête, lorsque j’ai rejoint l’entreprise en 2019, je pensais que si nous pouvions atteindre le budget dont nous disposons actuellement, nous serions compétitifs – et voilà. Je n’ai pas commis une grosse erreur de calcul. Maintenant, nous devons le tenir ».
Le tenir d’un côté, mais aussi le faire grandir de l’autre en allant chercher un partenaire : « ce qui nous manque, c’est un gros sponsor. Notre propriétaire, Piaggio, couvre nos dépenses et je suis heureux qu’ils nous soutiennent avec une telle motivation. Mais je dois trouver un sponsor de haut rang. Je crois que nous méritons cela. Nous avons montré que nous pouvions le faire ». Par les temps qui courent, ce ne sera pas simple. Même si Rivola aborde le challenge avec enthousiasme : « les meilleurs sponsors se réveillent et se tournent vers nous. C’est bon signe ».
En 2023, pour la première fois depuis son implication en MotoGP, Aprilia alignera deux RS-GP supplémentaires au travers de son nouveau team satellite RNF. Mais en signalement clairement que « ce qui nous manque, c’est un gros sponsor », Massimo Rivola reconnait qu’il y a comme un plafond de verre à briser. Il avait un temps tenter une approche avec Alpha Tauri. Une initiative dont on avait plus entendu parler par la suite.