Les ailerons en MotoGP, c’est maintenant un débat ouvert, une discussion acharnée, et, au vu des enjeux, la prochaine pomme de discorde. On commence à se montrer les dents dans les réunions du MSMA qui rassemble, notamment, les constructeurs. Deux camps s’opposent : Honda, qui n’apprécie pas, et Ducati qui y a cru dès la première heure et qui réclame son juste retour sur investissement.
Les échanges entre les deux constructeurs sur les ailettes deviennent d’ailleurs presque réguliers. Et sont diamétralement opposés. D’un côté les rouges qui démontent l’argument sur la sécurité tout comme l’impératif économique, qui sont l’avers et le revers des opposants à ces accessoires. De l’autre, le blason ailé qui insiste sur cette même sécurité, tout en montrant que l’escalade est aux portes du MotoGP. Lors des derniers tests à Jerez, juste après le Grand Prix, c’est une RC213V triplan que l’on a vu entre les mains de Marc Márquez.
Un message pour suggérer que, sans limites, voire interdiction, on se prépare à sauter dans l’inconnu. Et les pilotes du HRC ne sont pas les derniers à tirer la sonnette d’alarme. On connaît l’opposition acharnée de Pedrosa. Voici le fatalisme de Márquez : « on s’est lancé dans la recherche aérodynamique et elle semble sans limites. Tant que le règlement l’autorisera, on travaillera là-dessus ».
Avec de possibles conséquences dommageables : « il y a ceux qui n’aiment pas les ailerons et ceux qui les apprécient. Pour moi, il ne vaut mieux pas les avoir sur les motos. Si l’on continue comme ça, il sera difficile de rester dans l’aspiration et préparer son attaque, comme en Formule 1. Je préférais qu’on les abolisse, même s’ils apportent un avantage ». Un autre aspect finira aussi sans doute par être impacté par ses ailerons: celui de la tenue et de la montée en température des pneumatiques…