L’homme est le chef mécanicien de Johann Zarco dans le stand KTM. Il vient de chez Aprilia, usine avec laquelle il a commencé l’aventure RS-GP. Il a décidé de quitter le navire de Noale au moment où la saison la plus prometteuse pour la marque du groupe Piaggio semblait pointer à l’horizon. Tout ça pour retrouver le Français transfuge du team Tech3 à présent satellite du blason de Mattighofen après près de 20 ans avec Yamaha. Il s’exprime sur son pilote et la marge de progression qu’ils ont à accomplir pour mettre leur RC16 dans le groupe de tête…
Si l’on en croit le patron des sports des chemises orange, Pit Beirer, il y a eu quelques pics de tension au Qatar dans le box de Johann Zarco. Une frustration exacerbée par des résultats loin des espérances nourries, mais dont la mise au grand jour a apparemment été salvatrice. De nouvelles bases de travail et une approche différente en auraient surgi. Pour le bien de toutes les parties.
Cela étant dit, Marcus Eschenbacher se félicite des qualités et de la relation tissée avec le double Champion du Monde : « Johann vient d’une moto conçue différemment. Son idée de ce que fait la moto et de ce qu’elle devrait être est spéciale. Tout d’abord, nous devions le comprendre et nous assurer qu’il avait les sensations dont il avait besoin pour faire rouler la moto correctement. Il est très analytique et très précis. Et il est talentueux. Il s’efforce également de nous donner un bon retour. C’est amusant de travailler avec lui ».
Et ce même si, en ce moment, personne n’est à la fête : « nous essayons d’ajuster le comportement de la moto pour qu’elle soit calme et précise sur la piste comme il le souhaite. Il nous indique où chercher et si nous avons fait un pas dans la bonne direction ou non. Johann a une très bonne compréhension technique. Il dit : « s’il vous plaît, les gars, analysez cela ». Parfois, nous restons assis ensemble sur les données et il nous montre la zone où il ressent quelque chose. En fait, il est très bon quand il s’agit de choses techniques ».
Sur Speedweek, Marcus Eschenbacher termine : « je pense que Yamaha a fait une grosse erreur en le laissant partir. Honnêtement, c’est un pilote très fin et précis. Je pense qu’ils ont perdu un très bon ». On rappellera que KTM a aussi embauché un Dani Pedrosa dont le concours est pour le moment asymptote de zéro en raison d’une clavicule opérée et convalescente. Avec Zarco, le retraité espagnol triple champion du monde propose la contre-culture au pilotage d’attaque de Pol Espargaró. Qui, pour l’instant reste le fer de lance des Autrichiens.