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Enea Bastianini

Marco Rigamonti est un chef mécanicien qui a été transféré par Ducati du team Pramac où il officiait auprès de Johann Zarco à l’équipe officielle pour soutenir les efforts de la nouvelle recrue Enea Bastianini. Une promotion, certes, mais que les circonstances ont dicté puisque « Bestia » devait s’installer chez les tuniques rouges avec Alberto Giribuola qui, au dernier instant a choisi de bifurquer en direction de KTM. Les deux hommes partent donc de zéro, une page blanche qui part de leur relation à celle de leur environnement. Ce ne sera donc pas simple et les tests de l’intersaison ont confirmé la tendance. Reste maintenant à faire la saison. Et l’Italien craint pour son poulain dans une situation bien précise…

Marco Rigamonti a analysé les forces et les faiblesses d’un Enea Bastianini qu’il va aider de toutes ses grandes compétences pour faire de sa saison 2023 en MotoGP une campagne encore plus belle que celle de 2022, embellie par tout de même quatre victoires. Mais avant de parer sport, l’Italien s’est focalisé sur l’humain : « il aime toujours manger avec nous, il veut créer le groupe, un aspect très positif » commence-t-il avant de préciser que, pour qu’il y ait une bonne entente, il faut un facteur clé incontournable qui n‘est pas le plat du jour : « nous verrons comment le championnat commence et si les résultats arrivent. Malheureusement, ceux-ci sont fondamentaux dans la création de la relation entre le chef d’équipe et le pilote. Bien que la façon de travailler soit la même, que vous gagniez ou finissiez dernier, ce qui compte, pour finir, c’est toujours le résultat que vous ramenez à la maison ».

Il ajoute cependant : « après, il peut y avoir des cas de pilotes avec qui tu arrives à créer une bonne relation peu importe les résultats, mais c’est toujours l’important. Dans le cas d’Enea, il sera essentiel de voir comment il gère la pression : si l’année dernière, sans aucune pression ni attente, il a réussi à gagner quatre courses et à terminer deuxième dans deux autres, dans l’équipe Gresini, maintenant il est à l’usine. Nous devons voir comment il va se comporter ».

Enea Bastianini, Ducati Lenovo Team, Portimao MotoGP™ Official Test

Marco Rigamonti : « pour moi c’est plus rentable d’avoir deux coqs dans le poulailler« 

Une attitude qui, paradoxalement ne devrait pas être forcément marquée par un duel fratricide avec Pecco Bagnaia : « à mon avis, si un pilote a un coéquipier qui peut le défier, il est encouragé à faire mieux. Si, par exemple, vous arrivez sur une piste et que le week-end commence mal, il y a deux options pour l’équipe : soit c’est la moto, soit c’est le pilote. Si vous avez deux pilotes de pointe, vous pouvez immédiatement comprendre d’où vient le souci. Pour moi c’est plus rentable d’avoir deux coqs dans le poulailler. Dans d’autres cas, faute de moyens, on se focalise uniquement sur un pilote : plus d’attention est portée à ses besoins, mais il y a aussi moins de termes de comparaison ».

Mais ce qui inquiète en revanche le plus le chef mécanicien, c’est bel et bien le nouveau format des Grands Prix, qui annihile la qualité première de son pilote. Il explique sur slick-magazine : « il va devoir changer d’approche : beaucoup de ses victoires sont le fruit d’une remontée, mais il ne sera plus possible de miser sur un réglage de la moto qui porte ses fruits dans les derniers tours de course. Au contraire, il faudra peut-être être plus audacieux en sacrifiant un peu dans la partie finale. Comme nouveauté en soi, cela ne me dérange pas, mais j’ai peur que ce format ne pénalise mon pilote » conclut-il.

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