Une décennie s’est achevée il y a peu et une autre commence tout juste avec cette année 2020. Une nouvelle ère qui s’ouvre sur une évaluation des forces en présence bien différente de la précédente. En effet, si, en 2010, Valentino Rossi, bien que déjà contesté, était le centre de gravité du MotoGP, c’est bien à présent Marc Márquez qui apparaît comme l’astre majeur autour duquel tout évolue. Une situation adoubée par les vétérans et parmi eux on trouve un Marco Lucchinelli dithyrambique au sujet du désormais octuple Champion du Monde. Cependant, une faille dans son armure pourrait apparaître dès cette saison…
On ne présente plus Marc Márquez qui, à seulement 26 ans, abat déjà les records. C’est le mur porteur de l’aventure Honda en MotoGP et 2020 s’annonce comme la poursuite de cette domination à présent incontestée. Marco Lucchinelli fait ainsi comme ses anciens collègues à présent vétérans et certains même légendes que l’on écoute comme les sages d’antan : il adoube le prodige de Cervera. La preuve…
L’ancien champion du Monde 500 avec Suzuki au terme de l’année 1981 commente ainsi : « le talent de Marc est sur lui, et c’est le talent qui rend les choses faciles ou fatigantes sur la piste. A partir de ce don de la nature, je pense qu’il a changé la dimension de son sport. De plus, il a eu la chance de naître dans la modernité : il a vu comment les pilotes couraient devant lui, il a pu étudier les circuits sur ordinateur, il a tout absorbé. »
« Il a « mangé » des motos depuis son enfance, il aimait Valentino, il était éveillé à assimiler quelque chose de tout le monde et il est brillant à bien des égards, même dans les réponses à la presse. Rossi lui-même a changé la moto, sur et hors de la piste, avec des sketchs et ainsi de suite. Mais il y a toujours quelqu’un de plus jeune qui invente une nouvelle façon de piloter et tout change » explique l’Italien.
« Il sait ce qu’il vaut et s’il perd, il ne se plaint jamais. Il ne blâme jamais les pneus ou autre. Il a immédiatement tenu tête aux champions qui étaient là avant lui et a battu ceux qui sont arrivés avec lui. Et il n’a pas été intimidé malgré son arrivée à un moment où il y a tant de champions en moto. Quelqu’un comme Rossi se « sent » dans les stands, dans le paddock, mais il n’avait pas peur. Pas même avec Lorenzo qui est le seul à pouvoir se vanter d’avoir remporté le Championnat du monde depuis que Márquez est en MotoGP » a- t-il ajouté.
« Cela semble être un paradoxe, étant donné qu’il gagne toujours, mais il peut s’améliorer. Dans certains cas, j’aurais couru différemment, mais je le dis aujourd’hui, j’ai 65 ans. Quand tu es jeune et que tu te sens fort, tu ne laisses rien à personne, tu veux être devant tout le monde même dans les stands… »
Mais malgré tout, Marc Márquez aura une faiblesse… « Afin de ne pas avoir de problèmes à la maison, le frère a rejoint son équipe, et il promet bien. Qu’il ne perde pas trop de temps à lui apprendre à courir, car lorsque vous enseignez, vous avez tendance à aller lentement », a-t-il conclu, rejoignant ainsi sur ce thème l’expertise de Wayne Rainey…
