Il y a déjà quelques semaines, en pleine trêve hivernale, le pilote Ducati Pramac prévenait : lorsque l’échéance du Grand Prix d‘Espagne arrivera à Jerez, la plupart des contrats pour l’horizon 2021-2022 en MotoGP seront déjà signés entre pilotes et écuries. Force est de constater aujourd’hui que les prédictions du Champion du Monde Moto2 version 2018 étaient encore en dessous de la vérité. La saison n’a en effet pas encore été lancée mais, déjà, les postes majeurs ont été décidés. Yamaha a fait sa razzia, Suzuki fignole les détails d’une fidélisation qui est devenue le maître mot de Marc Márquez chez Honda. Il y sera jusqu’en 2024 ! Pendant ce temps, Ducati regarde les trains passés. Mais tout le monde n’est pas perdant…
Avec les signatures à la pelle des contrats en MotoGP pour 2021 et 2022, voire plus dans le cas de Marc Márquez, le sentiment est que Ducati se retrouve comme le dindon de la farce. La marque de Borgo Panigale avait des vues sur certains pilotes qui n’ont pas vraiment considéré l’idée de piloter une Desmosedici puisqu’ils ont assez rapidement opté pour la stabilité plutôt que pour une nouvelle aventure, même bien payée.
Du coup, Ducati recentre son discours et son intérêt sur ses ouailles qui étaient pourtant jusque-là mises sur la sellette… Une obligation plutôt qu’un choix au vu des circonstances. Mais si le constructeur peut paraître comme le perdant de ces grands manœuvres, les pilotes du clan italien, eux, semblent en sortir grandis.
Les opportunités s’étant amenuisées pour Ducati, ce sont les pilotes de la marque qui se retrouvent mécaniquement en position de force. Et les deux parties s’accordent sur une stratégie qui celle d’attendre, de jouer la patience, et possiblement faire monter les enchères. Une bonne nouvelle pour le dernier arrivé sur une Desmosedici, soit un Johann Zarco qui, justement, a besoin de temps pour apprivoiser son nouvel environnement.
Ducati attend de Johann Zarco avant tout un bon retour sur sa GP19, qui, en début de saison pourrait donner des résultats honorables. Partant de là, le Français aurait sa légitimité acquise et serait considéré comme un élément clé dans le développement global du projet de Borgo Panigale. Avec un marché des transferts qui n’est plus sous pression, le tricolore va pouvoir s’atteler méthodiquement à sa tâche. Et ainsi rester dans le paysage pour espérer mieux encore dès 2021.
Le double Champion du Monde de Moto2 ne s’en cache pas : il veut la Ducati rouge. Il se met ainsi en concurrence avec Petrucci, qui est dans la place, Jack Miller et Francesco Bagnaia. Ceci si l’on considère le sort d’Andrea Dovizioso comme acquis. Ce qui reste à consolider ! Mais il est un fait que lorsque l’horizon du marché des transferts se rétrécit pour Ducati il s’élargit pour Johann Zarco. Ce dernier aborde ce challenge avec le sourire : « tout le monde est ultra content de l’aventure qui se profile, que ce soit les ingénieurs ou les mécaniciens. Il y a beaucoup de motivation de tous les côtés » a-t-il commenté avant les tests de Losail de ce week-end.
« Pour l’instant je suis en plein apprentissage. Il faut encore que l’on apprenne à se connaître avec l’équipe et petit à petit ils vont réussir à mieux me cerner. J’espère que ça se fera le plus vite possible. Ça nous permettra ensuite sur les Grands Prix, d’être beaucoup plus rapide sur la mise en action » termine Johann. La saison sera lancée au Qatar, le 8 mars prochain.