Marc Marquez regardera donc cette saison du MotoGP de son canapé et devant sa télé. Il s’est résigné à faire une croix sur cette année qu’il passera à mettre son corps si fortement sollicité ces dernières saisons au repos. Sa fracture de l’humérus n’est pas du genre à être traité par-dessus la jambe. Il garde la tête froide en mettant son ambition naturelle sous le coude. Il observe les débats actuels qui se déroulent sans lui et reconnaît un déroulé étonnant de cette campagne où il n’arrive pas à mettre le doigt sur un favori. Il a aussi un mot sur ses compagnons Honda qu’il a laissés orphelins et qui sont un peu mou du genou…
Marc Marquez, avant le Grand Prix de Styrie, et juste après l’annonce officielle faite par Honda qu’il ne serait pas opérationnel en MotoGP avant deux ou trois mois, a donné de ses nouvelles. On sait qu’il a crevé l’abcès avec son médecin au sujet de la gestion de sa blessure. Mais maintenant qu’il est un simple spectateur, que pense-t-il de cette campagne 2020 ? « Cette année, j’avais l’air fort » regrette Marc Marquez. « Voyons qui gagne, car c’est divertissant. Avec l’équipe, je passe des appels vidéo et nous avons fait la blague qu’il semble que personne ne veuille gagner ou profiter du championnat. Tout le monde échoue, il n’y a pas de favori clair ».
Il analyse : « je ne sais pas ce qui se passe, mais ils échouent tous. C’est un championnat dans lequel il y a eu de nombreuses chutes et de nombreuses blessures. C’est rare et difficile à analyser. Vous voyez Viñales rapide aux essais et ensuite terminer 15e, Quartararo qui gagne à Jerez avec de nombreuses secondes d’avance et puis Brno arrive et cela lui coûte cher. C’est très difficile à analyser. Dovizioso est peut-être celui qui fait le moins de bruit, et il est donc deuxième du championnat, trois points derrière Quartararo ».
« Dovizioso ? Nous ne savons pas ce qui s’est passé »
Certain scénario le laisse même sans voix : « la victoire de Binder m’a beaucoup surpris. Pas seulement à cause de la façon dont il l’a fait, mais à cause de la façon dont il pilotait dans ce Grand Prix. Il était un point au-dessus des autres. Je voudrais souligner l’égalité des marques. KTM y est arrivé. Ils continueront à aller vite et c’est bien pour le championnat. Avec cette égalité, il y a encore plus de désir d’être là pour voir des courses passionnantes, qui sont celles que j’aime ».
Il y a aussi l’événement du départ annoncé de Dovizioso de chez Ducati : « j’ai été surpris par son annonce, d’autant plus qu’il va vite et il est deuxième du championnat du monde. Il nous manque sûrement quelques pièces pour comprendre, nous ne savons pas ce qui s’est passé. C’est une moto qui correspond à son style et dont il profite au maximum, avec lequel il a été finaliste à trois reprises. Quelque chose nous échappe, bien sûr. Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé. Je respecte sa décision, il a été un grand rival et j’espère qu’il continuera à l’être à l’avenir ».
« J’aimerais faire au moins une course cette année »
Il a une pensée pour ses troupes Honda, visiblement perdues sans lui : « on dit que la Honda est faite pour moi, mais tous les pilotes de la marque testent les mêmes pièces et donnent les mêmes commentaires. Je suis le premier à vouloir avoir une moto plus polyvalente pour différents styles de pilotage, mais la Honda est comme ça. Nakagami s’en sert bien et je sais qu’il analyse beaucoup mes données, comme il l’a toujours fait, mais maintenant cela fonctionne. Mais les autres Honda souffrent, pas seulement mon frère, qui apprend mais il doit faire un pas en avant. Et puis Crutchlow, qui connaît très bien la moto et qui se débat aussi ».
Mais il est temps de parler de son successeur… « Comme je l’ai dit, c’est un championnat du monde intéressant aussi depuis la maison en raison de l’imprévisibilité. Après Jerez, j’aurais dit que le favori était Quartararo, mais après Brno, les choses ont changé et pour gagner le championnat du monde, il faut toujours être là. Si je devais parier je parierais sur Quartararo ou Dovi. Fabio est rapide mais Andrea a de l’expérience, et je pense que s’il gagnait, tout le monde serait heureux car il est dans le coup depuis trois ans. Ce sont les favoris, mais il ne faut pas oublier Vinales, tant qu’il ne perd pas trop de courses. Quant à moi, j’aimerais arriver en fin de saison et faire au moins une course pour préparer 2021 et revenir d’attaque ». On n’est donc même pas certain de le vouloir rouler cette année…