Marc Marquez a répondu à cet argument généralement répandu dans le paddock, et étayé par les autres pilotes en RC213V, qui veut que Honda n’écoute que Marc Marquez dans la mise au point de sa moto. Pour la plupart, c’est un fait acquis, mais pour le pilote de 29 ans, ce n’est pas la réalité… Il s’en explique, ce qui l’amène forcément à égratigner ses anciens équipiers tout en mettant les nouveaux venus face à la responsabilité prise de le rejoindre au HRC…
Marc Marquez ne veut pas entendre l’argument voulant qu’il soit le seul à avoir l’attention de Honda dans la mise au point de la RC213V. Il y a pourtant des faits concordants dans l’espace et le temps qui amènent à penser que c’est bien le cas. Les derniers équipiers qui se sont noyés au HRC après deux ans passés à y boire la tasse ont ainsi déclaré que la firme de Tokyo était techniquement tétanisée durant toute la période de convalescence de Marc Marquez, avant d’être pris de frénésie dès son retour acté. Pol Espargaró l’a expliqué et même le frère cadet Alex Marquez a validé l’analyse.
Mais ce n’est pas le cas pour Marc Marquez. Sur Todocircuito, il commence ainsi son antithèse : « Honda n’est pas guidé par un commentaire, ils les prennent tous et au final celui qui a le plus de poids est celui qui va le plus vite » assure-t-il. L’évolution future de la RC213V dépendra donc, selon lui, du pilote qui obtiendra les meilleurs résultats tout au long de 2023 : « si je vais plus vite, ce sera moi, si l’année prochaine c’est Joan Mir, alors Joan, ou Rins, qui a aussi un contrat d’usine ».
Là-dessus, il revient sur la philosophie qui était avancée pour l’opus 2022 de la RC213V, profitant de l’occasion pour décocher une flèche : « en théorie, la moto de style Marc Marquez était jusqu’en 2021. Cette année, c’était une moto ‘tout pilote’, en théorie, c’était un très gros changement. C’est une moto sur laquelle j’ai donné très peu de retours, car en 2020 et 2021 je n’ai pas pu beaucoup courir, et elle était basée sur les retours d’un autre pilote ».
Marc Marquez : « la Honda 2022 n’a pas été la moto pour tout pilote et elle a coûté cher«
Et pour quel résultat ? Marc Marquez porte l’estocade : « elle n’a pas non plus été une moto ‘tout pilote’, et elle a aussi coûté cher. C’est là qu’avec Honda, nous devons voir comment être constant. Mais avec la Honda actuelle, la 2022, vous pouviez la mettre en pole position, mais être constant dans toutes les conditions était difficile. Nous y parviendrons à l’avenir, car même avec ces problèmes, lors des cinq dernières courses, les résultats étaient plus proches. A Valence on était là pour gagner ».
Il faut donc quand même l’écouter lui, car en ne le faisant pas, si l’on suit son raisonnement, le résultat est le bilan de cette saison où le premier constructeur mondial a bouclé sa pire année en MotoGP. Un parcours qui s’est clôturé sans victoires avec la dernière position du championnat du monde chez les constructeurs. Au vu de ce qui précède, on se demande comment Alex Rins, qui est convaincu qu’il va changer la donne chez Honda, va s’en sortir… Marc Marquez a partagé le box avec un total de quatre pilotes, tous champions du monde et avec beaucoup d’expérience et de talent. Mais ils n’ont pas été aussi compétitifs que l’octuple titré au guidon de la RC213V. On parle ici tout de même de Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo, Alex Marquez et de Pol Espargaró.
Pour 2023, Honda a renouvelé 50% de ses pilotes avec l’arrivée de Joan Mir et l’incorporation d’Alex Rins à l’équipe LCR. Le développement de la RC213V en sera-t-il influencé ? Là aussi, Marc Marquez envoie un message aux nouveaux arrivants… « J’ai eu Pedrosa, Lorenzo, Alex, Pol comme coéquipiers… ils ont tous été champions du monde dans d’autres catégories et finalement, cela leur a coûté cher. Je vais me concentrer sur mon côté du stand pour donner 100% Si la saine compétitivité au sein de l’équipe grandit, le niveau général grandit aussi et les résultats arrivent ». Ou pas.
