Marc Marquez qui quitte Honda, constructeur somme toute résigné, une saison avant le terme de son mirifique contrat de quatre ans, voilà un scénario dont on parlait beaucoup dans le paddock, mais qui étonne tout de même les acteurs, car jamais cela n’avait été fait au HRC. Et surtout pour rejoindre une équipe satellite. Mais avec une Ducati qui peut être gagnante à tous les coups et avec n’importe qui. Cela reste quand même une aventure privée d’un an, ce qui n’est pas la même chose du point de vue de la gestion d’une carrière. Et ça fait logiquement causer.
C’est ainsi le cas d’un Carlo Pernat qui, sur GPOne, se souvient qu’il a présidé aux hautes destinées d’Aprilia en compétition en son temps. Pour lui, ce qui s’est déroulé entre Marc Marquez et Honda est tout simplement hors norme. Pour le faire comprendre, il fait d’abord ce point de situation : « nous sommes en octobre avec une entreprise qui n’a jamais fait taire son pilote qui, au contraire, a continué à parler de divorce… »
L’Italien ajoute : « une entreprise comme Honda ainsi tenue en échec alors que nous sommes déjà en octobre me laisse perplexe. Nous parlons de la plus grande maison qui se retrouve fin octobre sans avoir son top rider sous contrat ». Et il mentionne : « j’ai dirigé des entreprises comme Aprilia et si je m’étais retrouvé dans une situation similaire, autre qu’un accord consensuel, j’aurais fait payer une lourde pénalité au pilote ».
« Les médecins de Marc Marquez ont également une part de responsabilité »
Puis Carlo Pernat aborde le terrain miné des deux dernières années de Marc Marquez … « Marc Marquez ne nous a pas fait grande impression, surtout après avoir été régulièrement payé ces dernières années alors qu’il n’avait pratiquement pas couru. De toute évidence, les médecins de Marquez ont également une part de responsabilité, car ils ont posé une série de mauvais diagnostics les uns après les autres ».
Nul doute que cette évaluation fera grand bruit, mais la suite n’est pas mal non plus : « la faiblesse du plus grand constructeur de motos au monde demeure, face au meilleur pilote : mais le constructeur a le droit et le devoir de se protéger. Marc Marquez se sent naturellement le meilleur et a le droit de rechercher les meilleures solutions… Cependant, si, comme on dit, le futur contrat qu’il signera n’est que d’un an… Maintenant je veux voir les conséquences. Je comprends que Dall’Igna soit content : bien sûr, le meilleur pilote du monde qui veut rouler sur ta moto ! Il y aura cependant des conséquences sur l’équilibre ». Puis il termine : « je serais moins surpris si, au lieu de l’équipe Gresini, Marc allait chez KTM avec Acosta ». C’est ce que la rumeur, qui ne cesse jamais, prévoit d’ailleurs pour 2025.