Marc Marquez règne sur le MotoGP 2025 après deux Grand Prix à Buriram et Termas : quatre victoires, deux poles, un récital. Mais pour Max Temporali, ex-pilote et commentateur Sky SBK, sur sa page Facebook, l’octuple champion « nous mène en bateau ». Pas à fond, pas en danger, juste en mode jeu : « je ne l’ai pas vu à 100 %, et il n’en a pas besoin ! » Pendant ce temps, son frère Alex Marquez suit, et Pecco Bagnaia s’égare. Analyse d’un dominateur qui s’amuse – et d’un championnat en quête de frissons !
Max Temporali, ancien pilote et désormais commentateur pour le championnat du monde SBK, a lancé sur MOW une analyse percutante sur Marc Marquez après les deux premiers Grands Prix de la saison MotoGP 2025. Selon lui, l’octuple champion du monde ne donne pas encore tout ce qu’il a dans le ventre. Loin de là. Marquez, ce génie du pilotage, semble jouer avec ses adversaires, les menant par le bout du nez sans jamais vraiment pousser sa machine à la limite. Une stratégie qui intrigue, agace et fascine à la fois.
« Il nous mène en bateau », écrit Temporali sur sa page Facebook. « Moi, Marc Marquez, je ne l’ai pas encore vu piloter à 100 %. Ça ne sert à rien. Prendre des risques ne sert à rien. En fait, il ne fait pas d’erreurs, il joue. » Une analyse qui fait froid dans le dos. Marquez, ce pilote connu pour son agressivité et sa recherche constante de la limite, semble avoir adopté une approche plus calculée cette saison. Il ne cherche plus à tout risquer pour gagner. Il gère. Il contrôle. Et il domine, sans même avoir besoin de donner le meilleur de lui-même.
Temporali, qui a vu et raconté assez de courses pour savoir de quoi il parle, souligne que Marquez est encore loin de tourner son poignet droit à fond. « Le soupçon sur Marc Marquez, après deux week-ends de course, est que l’octuple champion du monde est encore loin d’une rotation complète de son poignet droit. » En d’autres termes, Marquez a encore une marge de progression. Et cela, c’est une mauvaise nouvelle pour ses adversaires.
Un autre élément intrigant de cette saison est la relation entre Marc et son frère, Alex Marquez. Selon Temporali, Alex est plus un « instrument » qu’un véritable rival pour Marc. « Il joue au chat et à la souris », écrit-il. « Avec un frère rapide mais qui n’a rien à voir avec lui. Je n’ai jamais vu de véritable dépassement entre les deux : soit Marc le laisse passer, soit Alex laisse passer son frère. »
« Bagnaia n’est pas Bagnaia et , je ne peux pas considérer les frères Marquez comme des rivaux »
Cette dynamique fraternelle, bien que touchante, enlève une partie du suspense des courses. « Quand je les vois devant, je ne peux pas les considérer comme des rivaux. Je n’ai pas l’adrénaline de l’incertitude, de l’impatience, de l’espoir de m’enthousiasmer pour un dépassement serré, car je sais que cela n’arrivera pas. En Thaïlande et en Argentine, j’ai vu deux courses identiques. » Une situation qui, selon Temporali, nuit à l’intensité du spectacle.
Pour que Marquez soit vraiment poussé à ses limites, il aurait besoin d’un rival à sa hauteur. Malheureusement, Pecco Bagnaia, le double couronné et vice-champion du monde en titre, semble en pleine lutte avec sa Desmosedici. « Bagnaia n’est pas Bagnaia », constate Temporali. « Je le vois. Il doit être parfait dans tous les secteurs, car il n’aura pas de marge à donner. Mais s’il ne fait pas ce qu’il faut il n’est pas lui-même, et ensuite nous manquerons également de beauté. »
Bagnaia, habituellement si dominateur, semble perdu. Et sans un rival fort, Marquez n’a pas besoin de repousser ses limites. « Le MotoGP d’aujourd’hui a besoin de combats », ajoute Temporali. Des combats qui ne seront visibles que lorsque Marquez sera vraiment obligé de tout donner.
Les performances de Marquez cette saison sont impressionnantes, mais elles soulèvent des questions. « Dans le passé, Marquez était un fan des accidents du vendredi précisément dans sa recherche de cette limite », rappelle Temporali. « Et en 2025, cependant, l’asphalte ne l’a jamais égratigné. » Marquez, ce pilote qui cherchait autrefois la limite au point de tomber régulièrement, semble désormais en contrôle total.
En Thaïlande et en Argentine, Marquez a dominé sans forcer. « Il a réussi à faire ce qu’il a fait, passant presque pour un tyran », note Temporali. « Puis en Argentine, il a en quelque sorte répété le même scénario, allant même jusqu’à dire à la fin de la course qu’il avait prévenu son frère de quelle serait sa stratégie. » Les chiffres confirment cette impression : lors des cinq derniers tours en Argentine, la différence de rythme entre Marc et Alex était de seulement 0,299 seconde. Une preuve supplémentaire que Marquez gère ses courses sans jamais vraiment pousser.
Marc Marquez est en train de réécrire les règles du jeu en MotoGP. Sans donner 100 %, il domine ses adversaires, joue avec eux et contrôle chaque course. Mais cette stratégie, aussi impressionnante soit-elle, soulève une question : que se passera-t-il lorsque Marquez sera enfin poussé à ses limites ? Pour l’instant, personne n’est en mesure de le faire. Et cela, c’est peut-être le plus grand mystère de cette saison.