Marc Marquez revient vers sa RC213V qu’il retrouvera certainement pour les deux jours de test à Misano qui suivront le Grand Prix de Saint Marin de ce week-end. Il s’agira alors de travailler sur l’opus 2023 qui devra être une réussite. Ce sera la dernière chance mécanique pour HRC à l’instar de cette quatrième opération qui a été l’ultime opportunité physique pour Marc Marquez. Il n’y a plus de droit à l’erreur et la descente dans la hiérarchie du MotoGP a été si vertigineuse pour Honda que l’on peut la qualifier d’effondrement. Tous les plus mauvais résultats historiques de la marque sont en lice d’être battus en 2022. Dans un tel contexte et avec la pression d’un redoutable octuple Champion du Monde, il est difficile de garder sa sérénité. Justement, c’est ce que l’Espagnol redoute…
Marc Marquez craint d’autant plus cette « panique » que Honda va devoir assumer une révolution culturelle. Et ce n’est pas gagné. Car elle signifie de prendre ce virage historique dont la sortie ouvrira sur le constat que le Japon n’est plus la lumière du paddock. C’est l’Europe, ses hommes, ses compétences et sa méthode qui y brillent à présent. Une courbe serrée dans laquelle HRC n’est pas encore au point de corde.
Il faudra pourtant y aller, même en y mettant les formes comme Marc Marquez tente ainsi de le faire : « je ne veux pas dire que Honda doive imiter les méthodes de travail des Européens. Non, car la méthode de travail japonaise a eu beaucoup de succès ces dernières années. Honda a remporté de nombreux titres au cours de la dernière décennie ». Voilà pour les honneurs. La suite est destinée à donner l’élan qu’il faut pour se jeter à l’eau : « le monde change, le championnat change. Lorsque les jeunes pilotes sont arrivés au sommet, la façon de piloter a changé. Vous devez ensuite rechercher en tant que pilote comment vous améliorer et rester au top. Honda fait beaucoup d’efforts dans ce sens. Nous devons tout analyser avec soin ». Puis il conclut avec ce message essentiel : « mais il ne faut pas paniquer. La panique est notre plus grand ennemi ».
Marc Marquez : « l’équipe de course doit travailler encore plus étroitement avec l’usine au Japon »
Il veut donc aussi rassurer : « si notre équipe reste motivée, nous nous sauverons certainement de cette situation. Nous, les pilotes, sommes là pour les aider. En tant que pilote, je ferai ma part à 100% et soutiendrai l’équipe. Et maintenant, il est important que nous comprenions ce dont nous avons besoin du projet 2023. Nous devons également changer le concept et améliorer la coordination. Honda a remporté plus de titres mondiaux en tant que marque que toute autre. Je suis avec Honda parce que je crois en cette marque. Je crois qu’avec eux, je peux revenir au sommet. Mais il est également clair que Honda doit comprendre comment mieux s’organiser. Nous avons plus de courses et moins de tests chaque année. Le travail en usine devient donc de plus en plus important pour les performances sur circuit. L’équipe de course doit travailler encore plus étroitement avec l’usine au Japon ».
Des mots qui rappellent ceux d’un certain Gigi Dall’Igna lorsqu’il est arrivé chez Ducati en 2013. L’Italien avait fait de l’implication des ingénieurs de l’usine dans le travail sur la piste en course sa priorité. Près de dix ans après, le constat est édifiant : Ducati a toujours eu un pilote sur le podium lors de 19 courses MotoGP consécutives, Honda n’en a plus eu depuis douze courses. Mais il a fallu beaucoup de temps pour en arriver là. Or, à 29 ans, Marc Marquez n’en a plus vraiment. « Je veux avoir la meilleure moto sur la piste. Honda est en compétition pour remporter des championnats du monde. Il en va de même pour les pilotes Honda : nous voulons tous nous battre pour le titre mondial » termine MM93 qui a déjà signalé qu’une moto susceptible d’embellir encore son palmarès était la source de son affection pour le blason ailé. Celle-ci manquante, il saura tourner la page, comme il l’a fait avec son manager depuis l’âge de 12 ans, Emilio Alzamora…
