Marc Marquez s’est offert une sortie médiatique, au lendemain d’un Grand Prix d’Autriche où il a expédié les affaires courantes, qui est du genre à faire date chez Honda. Si elle n’est pas aussi virulente que celle de Fabio Quartararo après le rendez-vous de Silverstone à l’égard de Yamaha, qui avait alors reçu littéralement un ultimatum, par ailleurs depuis levé par le Français, revenu à plus de calme et de sérénité, elle ne laisse aucun doute sur une patience arrivée à sa limite de la part de l’octuple Champion du Monde. Le fameux test de Misano, le 11 septembre prochain, est signalé comme une échéance forte qui déterminera beaucoup de choses. De quoi relancer les rumeurs les plus folles sur une arrivée sensationnelle dans les rangs de Ducati. Il faut dire aussi qu’il y en a, en ce moment, deux qui sont libres …
Sur Elperiodico.com, on découvre un Marc Marquez en position de demander des comptes à Honda avec un rendez-vous sur objectif fixé le 11 septembre, date d’un test à Misano pour l’ensemble du plateau MotoGP. Dans le même temps, les portes restent entrouvertes pour un accès chez Ducati. Un corridor étroit, certes, mais existant. Cependant, avant de parler de ce qui serait un transfert à sensation, il faut faire le point sur Honda.
Marc Marquez livre ainsi son sentiment : « Honda a eu presque une année entière pour travailler », a-t-il déclaré en Autriche à El Periódico avant de retourner à Madrid dimanche. « En novembre dernier, à Valence, lorsque j’ai testé la moto qui, en théorie, devrait être le premier prototype de 2023, j’ai déjà dit qu’elle était identique, c’est-à-dire qu’il n’y avait aucune amélioration. Et j’ai dit que j’étais très mécontent. Puis, lors du premier test de 2024, en février, en Malaisie, j’ai affirmé une fois de plus qu’avec cette moto nous ne nous battrons pas, ni seulement pour la victoire, ni même pour le podium ou pour entrer dans le top 10, comme c’est arrivé. Six mois ont passé et nous en sommes toujours au même point : une moto peu compétitive, un freinage instable et une adhérence nulle, pas d’accélération ».
Jaime Martinez, le nouveau manager de Marc Marquez, aurait pu déjà convenir d’une solution future avec Gresini
Un réquisitoire qu’il conclut ainsi : « j’ai toujours de l’espoir. Mais maintenant, ce que je veux voir, c’est une réaction. Quelque chose à quoi m’accrocher. A Misano, je ne m’attends pas à une fusée, j’attends une réaction ». Justement, à ce sujet, il y a de quoi s’inquiéter. La « réaction » constatée en Autriche avec Koji Watanabe, président du HRC, le département compétition de Honda (F1 et MotoGP), au média japonais ‘Shueisha Shinsho’, a été de signaler que Honda n’abandonnerait certes pas la compétition, mais continuerait à travailler entre Japonais avec des passerelles dressées entre le MotoGP et la Formule 1. L’ouverture vers les compétences européennes n’aura donc pas lieu dans cette entreprise consistant à changer la façon d’aborder le MotoGP et de construire ses motos. Le genre de défi qu’un regard neuf aide pourtant à relever.
Selon le média espagnol, Alberto Puig aurait eu la possibilité d’embaucher Gigi Dall’Igna, mais au Japon, on s’est finalement ravisé. Une perspective qui en ébauche une autre : celle du départ de Marc Marquez. Toujours selon la source, Jaime Martinez, le nouveau manager de Marc, « aurait pu déjà convenir d’une solution future avec Gresini ». A Spielberg, le sextuple champion du monde MotoGP aurait proposé ses services à un prix spécial parce qu’il veut absolument quitter Honda, même si le contrat n’expire que fin 2024.
Alex Marquez, actuel fer de lance de l’équipe Gresini Ducati qui a déjà renouvelé son bail pour 2024, a commenté sur le fait de se retrouver équipier de son illustre frère aîné : « je me souviens de la première expérience comme étant dure et pas très heureuse. J’ai débuté en MotoGP en 2020 et pour moi tout était nouveau, de la catégorie à la moto, du staff aux rivaux. Marc, quant à lui, était le tenant du titre, l’homme à battre . Il a souffert, mais j’ai beaucoup souffert aussi. » Et il terminé : « ce serait bien de courir à nouveau avec lui « .
Et s’il y a Gresini, il y a aussi Pramac. Qu’en pense Gigi Dall’Igna ? « C’est une histoire difficile. Je ne pense pas que Marc Marquez roulera pour Ducati à l’avenir. D’un autre côté, il a souvent été démontré que rien n’est impossible dans notre sport » …