Marc Marquez est sorti du Grand Prix de Grande Bretagne en tête d’un classement en MotoGP. Mais il n’est pas du genre à être crié sur les toits, ni à rassurer. Cette hiérarchie est en effet celle des chutes. Ainsi, et alors qu’il compte deux Grands Prix en moins cette saison que le reste de ses adversaires, l’officiel Honda est celui qui tombe le plus après les douze meetings disputés sur les dix-huit que comptent cette saison. Il en est à seize et rien qu’à Silverstone il est tombé à trois occasions. Dont une à plus de 270 km/h et une autre qui a aussi fait de Jorge Martin une conséquence collatérale. Il reconnait ses torts, mais aussi son actuelle vulnérabilité qui pose cette question existentielle : Marc Marquez pourra-t-il un jour revenir à celui qu’il était avant son accident de 2020 ?
Dans son bilan du dernier Grand Prix de Grande Bretagne, marqué par sa cinquième chute en dix courses disputées, Marc Marquez a eu des mots lourds de sens : « il est clair que je ne pilote plus comme avant. Cette année, rien ne fonctionne pour moi. Il y a des choses que j’aurais pu faire ces dernières années les yeux fermés et maintenant il n’y a plus moyen. Il est temps de passer à autre chose ». La conclusion inquiète, mais l’octuple Champion du Monde de 28 ans ajoute : « Le plus facile à faire dans ces situations est de jeter l’éponge ou de ne pas voir la réalité, mais à aucun moment je ne l’ai fait ».
L’ère Marc Marquez se terminerait tout autant que celle de Rossi
Preuve en est ses excuses auprès de Jorge Martin, qui, cependant, n’a pas compris la manœuvre de son aîné. Ce dernier a précisé que s’il avait redressé sa Honda à la corde, c’est parce qu’il a eu du mal à engager le troisième rapport. Et puis il y a cette RC213V qui fait aussi du mal à ses collègues de marque. Pol Espargaró en est à quinze accidents, Alex Marquez onze, Nakagami six et même Bradl en compte une malgré son temps de roulage réduit à la portion congrue. Sur 136 chutes enregistrées en MotoGP à ce stade de la saison, 49 impliquent l’une des quatre Honda du plateau.
Au vu de la situation technique de la moto, de l’état physique d’un pilote qui avoue ouvertement ne pas être certain de recouvrer tous ses moyens, et aussi au vu de la montée en puissance d’une nouvelle génération talentueuse et décomplexée, on peut se demander si, en plus de vivre la fin d’une époque Rossi marquée par la retraite de ce dernier, on ne constate pas également pas la conclusion d’une période Marc Marquez. Avec une moto plus conviviale et une meilleure forme, il sera sans doute encore aux avant-postes, mais il devra peut-être se résigner à oublier le rôle qu’il tenait jusque-là en MotoGP : celui de taulier.