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Marc Marquez

Marc Marquez s’est contenté d’un top 5 lors du premier Grand Prix de la saison 2022 qui en compte encore 20 avant son terme. Autant dire qu’il va falloir être conquérant comme fin stratège pour en tirer le meilleur parti. Une conjoncture que le bouillant sur la piste et intransigeant avec son matériel comme avec lui-même a assimilé à Losail, en acceptant le fait qu’il n’avait pas les armes pour aller chercher la consécration. En d’autres temps, il aurait forcé le destin, mais les deux ans de douleurs et de malheurs lui ont fait comprendre qu’il fallait aussi respecter les événements, les déchiffrer plutôt que les défier. Et puis il doit aussi reconquérir son espace Honda en orientant la RC213V revue et corrigée vers son style de pilotage. Autant d’actions qui lui demanderont de la patience. Et il avoue que ce n’est pas sa qualité première…

La Honda RC213V a fondamentalement été revue et Marc Marquez a aussi changé. C’est ce qui ressort du dernier entretien que l’octuple Champion du Monde a accordé au profit d’un de ses partenaires dans une ville de Madrid où il réside à présent. Mais que l’on se rassure : en son for intérieur, il reste le même. Il veut toujours gagner, des courses et des titres, mais il promet d’être aussi gestionnaire de sa saison. Ce qu’il a démontré au Qatar.

Il explique ainsi son approche pour 2022 : « le but est de marquer des points pour être à portée de frappe quand vient le moment de se battre pour le titre ». Et il développe : « L’année dernière, je suis à peine entré dans le top 10 lors de mon Grand Prix de retour à Portimão, et j’ai fini par gagner deux courses d’affilée. Mon expérience est que le film peut changer au cours d’une saison. C’est pourquoi j’ai fait une course comme celle-ci au Qatar parce que je ne me sens pas encore obligé de gagner. Ce qui compte maintenant, c’est de marquer des points. J’ai réussi ça dans la première course, voyons combien de temps ma patience durera ».

Car Marc Marquez s’est adapté, mais n’a pas changé. Il reste un pur attaquant. Cependant, à maintenant 29 ans et au sortir d’une série et de blessures et de convalescences qui ont menacé jusqu’à sa carrière, il est devenu plus humble : « ce que vous voyez de Marc Márquez cette saison dépend de la façon dont vous abordez chaque week-end », a poursuivi l’Espagnol. « Au Qatar, j’aurais pu faire une meilleure course avec le pneu avant médium pour la troisième ou la quatrième place. Mais cela m’a fait chuter pendant le warm up, je suis entré dans les stands et j’ai dit à mon équipe :  » jouons prudemment, utilisons le composé de pneus tendres. Je serai un peu plus lent, mais il y a plus de chances de finir et de marquer des points » ». Mais le vainqueur à 59 reprises du MotoGP le sait très bien : « bien sûr tu ne peux pas faire ça toute la saison, c’est logique, il faut gagner des courses ».

Marc Marquez

Marc Marquez : « Honda a le potentiel d’aller avec un pilote dans un sens et avec un autre, dans un différent »

« Dans le MotoGP d’aujourd’hui, si vous ne prenez aucun risque et adoptez une approche conservatrice, vous finissez 10e. Si vous prenez un peu de risque, vous terminez 5e. Et si vous risquez beaucoup, vous pouvez gagner. Mais vous ne pouvez prendre de gros risques que si vous êtes vraiment en mesure de pouvoir gagner. Si votre rythme est quatrième ou cinquième, il ne sert à rien de gagner. Rien ne change pendant que vous regardez les courses Moto2 et Moto3 » analyse Marc Marquez.

Interrogé sur les candidats au titre, Marc Márquez a parlé de « nouveaux rivaux ». Parce que « il y a un changement générationnel en MotoGP. Je connais mieux certains pilotes, comme mes coéquipiers, d’autres moins, comme Bastianini. Je dois aussi apprendre d’eux. Ensuite, nous verrons comment la saison évolue ».

Voilà pour l’homme, mais celui-ci n’est rien sans sa moto. Or cette RC213V, sur laquelle Honda a admirablement travaillé au vu du résultat de Pol Espargaró, n’est plus la sienne. Celui qui dressait sa machine il y a peu doit maintenant faire coutume avec elle. Et il sait que ce ne sera pas si facile en l’état. Il voudrait donc récupérer un peu des éléments qu’il avait avant, pour reprendre l’ascendant dans son box. Une action qui se ferait au détriment de son équipier, troisième au Qatar, et qui ne cache pas qu’il jouera aussi sa carte pour le championnat…

Cette situation technique ne risque-t-elle pas de créer une forte tension sous l’auvent Repsol Honda ? Marc Marquez ne le pense pas : « je dois amener cette moto dans mon champ », insiste le pilote de 29 ans. « Le Qatar a été ma première simulation de course, j’ai fait 22 tours d’affilée. Dans les tests, pas plus de 10. Pour l’Indonésie, nous avons vu le chemin, il n’y aura pas de nouvelles pièces, mais nous chercherons la direction » assure l’Espagnol, qui précise : « Honda a le potentiel d’aller avec un pilote dans un sens et avec un autre, dans un différent ». Le message est passé, même si, pour le moment il ne semble pas que ce soit la stratégie à suivre : « ma moto ressemblait beaucoup à celle de Pol. On ne joue pas beaucoup sur les réglages ». A suivre…

Marc Marquez, Repsol Honda Team, Grand Prix of Qatar

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