Marc Marquez est au sommet de son art en 2025, et il le savoure ! Lors d’une rencontre avec la presse organisée par Estrella Galicia, le pilote Ducati, leader du championnat, s’est livré avec passion. À la veille du Grand Prix d’Espagne à Jerez, le natif de Cervera, suivi de près par son frère Alex, balance entre nostalgie des duels épiques, confidences sur sa résilience et excitation face à la ferveur espagnole. Ça promet du lourd …
Marc Marquez, désormais leader du championnat 2025, s’est exprimé hier dans un long entretien pour Estrella Galicia. À quelques jours de son rendez-vous national à Jerez, le pilote Ducati a livré un regard lucide et parfois critique sur l’état actuel du MotoGP, tout en affichant une sérénité nouvelle, forgée par les blessures, le temps et l’expérience.
« Il est impossible de retrouver les combats serrés et les batailles d’il y a dix ans. Avec les motos d’aujourd’hui, c’est impossible. […] Entre l’aérodynamisme, la pression des pneus et tout ça, c’est très difficile », regrette l’octuple champion du monde. Même au Qatar, où il s’est imposé, Marquez reconnaît que le dépassement sur Viñales aurait été « beaucoup plus difficile et avec beaucoup plus de risques » si l’Espagnol de KTM n’avait pas commis d’erreur.
Le #93 n’a jamais caché son amour des duels : « j’adore les combats rapprochés, j’adore les batailles en tête-à-tête, la guerre et ces derniers tours, ces derniers tours que j’ai faits avec Dovizioso. » Il espère que le règlement de 2027 changera la donne : « dans le MotoGP du futur, ils travaillent déjà à réduire cela, à égaliser la mécanique pour que cela dépende davantage du pilote et moins de l’aérodynamisme. »
Serein, Marquez parle aussi de sa relation apaisée avec la compétition et ses adversaires : « si quelqu’un me dépasse, je l’accepte. Je comprends que quelqu’un puisse être plus rapide. L’objectif de Ducati, et on me l’a bien fait comprendre, est que le titre soit rouge, que ce soit le 63 ou le 93 ».
Marc Marquez : « Alex et moi, nous nous sommes toujours entraidés et nous le faisons toujours »
Sur son frère Alex, pas de favoritisme : « en course, on ne se soucie pas de ce qui arrive à l’un ou à l’autre, sinon on n’irait pas vite. Alex est un excellent pilote. Comme tout pilote, il doit imposer sa volonté, et quand il le fait, il est heureux et stable, capable de tout. Il l’a prouvé lors de ces courses ; c’est le pilote qui a mené le plus de tours. Il maintient la pression comme s’il avait remporté huit titres mondiaux. Ce n’est pas facile de gérer la pression d’être aux avant-postes. »
Malgré cette confiance en son frère, Marquez a également été clair sur les ambitions de chacun : « Alex et moi, nous nous sommes toujours entraidés et nous le faisons toujours. Mais je suis conscient qu’il sera l’un des rivaux pour le titre, même si tout dépend – et je me mets déjà la pression – de l’évolution de notre moto. Alex possède une GP24 dans une équipe satellite qui n’évoluera pas. » Et lorsqu’un contact survient entre eux, Marquez assume : « même si ça semblait être l’inverse, c’était surtout ma faute. […] Il y a des incidents de course. ».
Quant à savoir s’il est meilleur qu’avant sa blessure, il tranche sur motosan : « non, je ne suis pas un meilleur pilote. […] Je dois travailler plus dur pour atteindre ce niveau. Mais je suis prêt à le faire. Je ne suis pas meilleur que Marc en 2019, je suis différent ».
À Jerez, où l’ambiance promet d’être électrique, le Catalan est lucide : « je suis reconnaissant pour l’émotion, reconnaissant qu’il y ait autant de maillots 93 et de soutien aux Espagnols qui viennent à Jerez. […] Mais ensuite, nous devons savoir comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons vendredi, samedi et dimanche et en tirer le meilleur parti. »
Loin d’être nostalgique, Marc Marquez avance avec calme : prêt à se battre si l’occasion se présente, mais aussi à l’accepter si elle ne vient pas. Un Marquez version 2025 : redoutable, expérimenté… et philosophe.
