Marc Marquez tente d’expliquer l’atmosphère diplomatique qui règne en MotoGP : jamais une étincelle entre Espargaró, Bagnaia et Quartararo.
Par Luigi Ciamburo de Corsedimoto
La dernière grande rivalité du MotoGP a été celle entre Valentino Rossi et Marc Marquez, qui a culminé lors de la saison 2015 à Sepang pour continuer même après le retrait du champion de Tavullia. Il existe actuellement une « diplomatie » au plus haut niveau chez les pilotes, une « respectabilité » qui selon beaucoup serait le vrai malaise de ce sport et la cause de la mauvaise médiatisation. Nous avons une grande série de champions tels que Pecco Bagnaia, Fabio Quartararo, Aleix Espargaró et Enea Bastianini. Ce dernier est peut-être le seul capable de déclencher une « mêlée ».
Cette ambiance décontractée fait plus que du bien aux protagonistes directs, faite de salutations, de compliments et d’étreintes, de dépassements propres, d’une demande d’excuse rapide en cas d’erreur. « Nous nous entendons bien parce que nous sommes des coureurs intelligents – a observé Pecco Bagnaia à Motegi -. « Cela ne veut pas dire qu’ils ne l’étaient pas avant, mais il y a beaucoup de respect mutuel et nous savons tous ce que nous devons faire pour être à ce niveau, car cela demande un très haut niveau de concentration et de forme physique. Le respect entre nous est très élevé et c’est pourquoi nous avons une bonne relation. Nous ne sommes pas nécessairement amis. Nous sommes rivaux, mais avec respect ».
Marc Marquez : « la meilleure guerre psychologique, comme l’a dit Doohan, est sur la piste »
Marc Marquez tente de proposer son explication : « la bonne ambiance qu’il y a maintenant, c’est parce qu’il n’y a pas eu de vraie mêlée entre eux, une mêlée dans le dernier tour », en référence à Pecco, Fabio et Aleix. C’est un MotoGP génétiquement différent de celui marqué par les défis entre Max Biaggi et Valentino Rossi. Des rivalités étaient même parfois astucieusement créées par la presse, le Doctor était passé maître dans les guerres psychologiques et dans le lancer de fléchettes enflammées devant les médias. L’après-course était souvent aussi attendue que la course elle-même. « Cela me rappelle un peu mes moments avec Dovizioso. Je m’entendais bien avec lui, mais il y avait cette tension. Il y avait des sourires entre nous, mais aussi de la tension. L’ambiance positive qu’il y a maintenant, c’est qu’il n’y a pas eu de vraie mêlée entre eux, une mêlée dans le dernier tour. Je joue les cartes différemment, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? ».
Ceux qui espéraient une fin de saison enflammée abandonnent tout espoir, la bataille pour le titre MotoGP se poursuivra sous le signe de la diplomatie et des bonnes manières, du politiquement correct. Mais sachant qu’une étincelle pourrait suffire à allumer le feu au moment où vous vous y attendez le moins. « La meilleure guerre psychologique, comme l’a dit Doohan, est sur la piste. Si vous les battez sur la piste, ils peuvent raconter ce qu’ils veulent. Je me vois loin de ce niveau en ce moment… Pecco est très convaincu, Quartararo sait que ce sera difficile, mais il gagne plus qu’il ne pourrait le faire avec cette moto, Aleix est le seul à ne pas avoir de pression ».