Marc Marquez ne s’est pas montré sous son meilleur jour et encore moins dans la meilleure de ses formes lors du dernier Grand Prix d’Italie. Au cours de celui-ci, il s’est retrouvé au centre de polémiques qui tournaient toutes autour de son état physique encore diminué. Pour compenser, il avait besoin de suivre une roue, mais pas n’importe laquelle. Tant qu’à faire, autant prendre les meilleures, ce qui veut dire gêner les pilotes jouant le championnat. Rien ne l’interdit, si ce n’est l’esprit du sport et la réputation d’un octuple champion du monde. Par ailleurs, le procédé consistant à rouler collé au dosseret de selle d’un concurrent alors que l’on se dit physiquement handicapé pose clairement une question de sécurité à plus de 350 km/h.
Au Mugello, Marc Marquez s’est plus souvent retrouvé dans les mauvais coups que sous la lumière. Son écueil ? Chercher obstinément une roue pour réaliser une performance que son état physique ne lui permet pas de faire seul. Une stratégie qui passerait si elle était appliquée avec intelligence et discrétion. Mais ce n’est pas le genre de la maison…
Le vendredi, Marc Marquez a gêné Franco Morbidelli qui a dû fuir dans l’allée des stands pour se débarrasser de la Honda n°93 transformée en sangsue. Une leçon retenue par Marc Marquez qui a agacé Maverick Viñales qui n’a pu décoller la même RC213V de son sillage, même en passant par la pitlane. Une obstination qui a excédé l’officiel Yamaha qui en a loupé son passage en Q2. Une Q2 où Marc Marquez s’était choisi Brad Binder pour faire un chrono.
Le Sud-Africain s’est montré plus solide, mais il a de nouveau rencontre Marc Marquez en course dans ce qui aurait pu être un accrochage rédhibitoire pour lui. Mais seul le pilote Repsol est allé à terre. Entre temps, lors du warm up, Marc Marquez a manqué de percuter l’arrière de la Ducati de Bagnaia qu’il suivait, là aussi, avec insistance et sans trop de distance.
La répétition de ces faits signale que l’on est loin du hasard et l’inquiétude reste de mise lorsque l’on écoute Marc Marquez à propos de sa situation : « après le FP4, je me suis arrêté dans le box et j’ai dit que je ne me sentais pas bien avec la moto et que la seule solution pour les qualifications était d’essayer de suivre quelqu’un. Sur la liste, le pilote le plus rapide était Viñales et je l’ai donc suivi précisément parce qu’il était le plus rapide, s’il y avait eu un autre plus rapide, j’en aurais suivi un autre. Pour moi, le suivre était le seul moyen d’améliorer mon temps. J’ai essayé de faire de mon mieux et d’obtenir le meilleur résultat possible ».
Marc Marquez : « mon épaule me fait mal en plus de mon bras, mon cou et mon dos »
Il ajoute : « dans l’après-midi la force que j’avais dans mon bras était moindre et j’ai beaucoup souffert dans le changement de direction. Mon épaule me fait mal en plus de mon bras, mon cou et mon dos qui ont également commencé à faire mal, bref, tous les muscles autour de mon épaule. Pour la course, j’ai aussi dit à l’équipe que le but était de terminer et que je voulais faire des tours et des kilomètres. Tout cela est un processus mental difficile à accepter mais nous devons le faire ».
Sur son accrochage avec la KTM officielle, il a déclaré : « la course s’est terminée plutôt que prévue. C’est dommage car j’ai un besoin urgent de kilomètres de course. Il est vrai que j’ai eu des contacts avec Brad Binder. Je pense que vous pouvez parler d’un accident de course normal. J’ai vu Brad dans ce virage 2, mais je m’attendais à ce qu’il aille plus vite là-bas, mais quand j’ai changé de direction, je l’ai touché et je suis tombé. C’était mon erreur, il n’y a rien à cacher ». Il ne cache pas plus qu’il n’est pas au mieux, qu’il évalue moins bien et qu’il est là pour s’entraîner. Mais les autres pilotes doivent-il pour autant subir cette situation jusqu’au danger ? On rappellera que Marc Marquez lui-même avait pensé faire une pause cette saison, avant de revenir en MotoGP dans une meilleure forme…