Le cas Marc Marquez continue à alimenter les conversations et, depuis cet accident à Jerez en 2020, elle tourne avant tout à la chronique médicale. On sait que l’octuple Champion du Monde a subi une quatrième opération en moins de deux ans à son humérus droit et que cette chirurgie sera, quoi qu’il arrive, la dernière. Au vu des dommageables précipitations passées dans la reprise d’activité sur une éprouvante MotoGP, on aurait pu penser qu’on ne piperait plus jamais mot sur cette échéance avant d’être certain que la convalescence se déroule bien, et après un délai suffisant pour qu’elle soit entrée dans une phase finale. Mais à écouter Alberto Puig, on a comme un doute, et ça inquiète certains dont le métier est de soigner…
Certes, le même Alberto Puig a aussi juré que la priorité des priorités était le rétablissement de l’éprouvé Marc Marquez, mais il a aussi glissé lors du Grand Prix d’Allemagne : « ce sera très important qu’il puisse revenir tester la moto pour la fin de saison. Nous avons des essais et des tests qui sont très importants pour le développement de la moto ». L’Espagnol voudrait culpabiliser son octuple Champion du Monde de rester si loin d’une Honda qui a tant besoin de son expertise, que le team manager Repsol ne s’y serait pas mieux pris.
Une corde sensible qui a déjà fait des ravages et qui l’a amené là où il en est actuellement… Sur motoracenation, on lit l’avis d’un spécialiste, un homme de l’art, qui tire la sonnette d’alarme sur un retour au guidon de la RC213V qui commencerait à être envisagé pour les 6 et 7 septembre prochain, à Misano, où des tests sont prévus… Il s’appelle Rubén García et pour comprendre son niveau de compétence sur le sujet, il faut signaler que c’est un physiothérapeute expert en évaluation des blessures corporelles avec une vaste expérience en rééducation et récupération de toutes sortes de blessures.
Il dit : « je ne donnerais pas de moto à Marc Marquez avant octobre ou novembre et juste pour voir comment il se sent ». Il explique : « des complications vont apparaître, des tendinoses et des frottements structurels vont apparaître, dans cette nouvelle position de l’humérus il faut voir comment l’épaule va s’adapter à cette nouvelle position. Des choses qui se résolvent facilement car les moyens existent ». Mais il est clair sur un point : pas de RC213V en septembre : « ce serait très précipité, ce serait suicidaire ».
« En aucun cas je n’aurais laissé faire les exercices que Marc Marquez a fait«
On apprend que c’est à la sixième semaine d’opération que l’on aura une idée plus précise de ce qu’il adviendra de la carrière et de la vie de Marc Marquez : « c’est dû à la période de consolidation, de vérification de l’état de l’os et de prise de décisions, mais six semaines pour une blessure de ce type, avec l’expérience que nous avons déjà et sachant que l’humérus lui transmet toute la force du bras… Il faudrait respecter un peu plus le temps » affirme encore Rubén García : « il s’agit d’un os qui a subi un stress brutal, des infections, une pseudarthrose, un manque de consolidation et qui a déjà subi quatre opérations. Il faut laisser reposer ce matériau, il a besoin de repos. Il a subi une fatigue extrême ».
Le spécialiste termine : « si le patient est le mien, en aucun cas je ne le laisserai faire les exercices que Marc a fait. Mais retenir un sportif de haut niveau c’est très compliqué ». Tout le malheur vécu par Marc Marquez depuis juillet 2020 est résumé dans cette phrase.