C’est officiel, et c’est incroyable : 72h00 après s’être fait opérer d’un humérus droit fracturé consécutivement à une violente chute lors du Grand Prix d’Espagne de dimanche dernier, Marc Marquez a été déclaré apte à rouler pour le Grand Prix d’Andalousie de ce week-end. Jorge Lorenzo, qui avait couru à Assen en 2013 35h00 après s’être fait opérer une clavicule donne son avis sur ce quitus…
S’il en est un qui peut expliquer comment ces choses là arrivent à se produire avec un pilote moto de haut niveau, c’est bien Jorge Lorenzo. Car il a vécu cette situation en 2013. Sur la participation de Marc Marquez ce week-end au Grand Prix d’Andalousie à Jerez, alors qu’une plaque a été tout juste posée pour stabiliser son humérus droit fracturé, il déclare sur AS : « tout d’abord, cela montre le désir que vous avez d’obtenir le titre. Si vous n’en aviez pas envie, la chose logique serait de rester à la maison. Je suppose que tu veux essayer. Je suppose qu’il va bien après l’opération, parce que s’il était malade, cela ne lui viendrait pas à l’esprit ».
« À partir de là, après les premiers tours qu’il fera, il sera envisagé de continuer ou non. La vérité est que cela a été une surprise pour tout le monde, car nous pensions tous le voir à Brno mais, s’il a l’air fort et voit que son bras tient, il va l’essayer car il voit clairement qu’il veut gagner ce championnat du monde. Je suppose également qu’il sait que cela comporte des risques importants, car une autre chute avec le bras récemment opéré peut avoir des conséquences, comme celles que j’ai subies en Allemagne. Ou pire encore, car un bras ou un humérus est plus compliqué qu’une clavicule. C’est quelque chose de plus sérieux ».
« Je pense que Marc est conscient qu’il va prendre de nombreux risques »
Sur ce point, il se montre très clair : « le nerf qui passe par le bras peut être très facilement affecté et cela me fait penser que cela peut être plus grave qu’une clavicule. Je pense que Marc est conscient qu’il va prendre de nombreux risques ».
Sur ce que Marc Marquez peut tirer de cette expérience, son ancien équipier a aussi son avis : « le style de pilotage va sûrement devoir changer. Je ne sais pas si ça sera apprécié à la télé, mais ça ne pourra pas forcer autant que quand ça va. Les médicaments aideront, mais votre bras vous fera mal. Marc à Jerez a montré qu’il était quelques dixièmes au-dessus des autres et cela lui donnera une marge, mais je ne le vois pas dans les trois premiers. Ce serait une surprise. Je serais très surpris de ne pas le voir au milieu du peloton, compte tenu de la gravité de la blessure ».
Il termine : « je pense que cette blessure le dérangera beaucoup. Avec une moto compliquée comme la Honda, que lorsque vous prenez des risques, il est facile pour de rouler devant. Si vous êtes à cent pour cent, vous pouvez sauver la chute avec la force de Marc, mais avec un mauvais bras, il est plus difficile de sauver la chute »…