MotoGP Malaisie Sepang J3, Débriefing Francesco Bagnaia (Ducati/1) : "Vous ne le saurez jamais ! ", etc. (intégralité)

Le Grand Prix de Malaisie à Sepang nous a offert pendant trois tours le summum du talent en MotoGP, avec l’affrontement sur le fil du rasoir entre Francesco Bagnaia et Jorge Martin.

N’ayant plus grand-chose à perdre avec 29 points de retard avant le Grand Prix, l’Italien n’a rien lâché face aux attaques incessantes de l’Espagnol, et au final il a réduit son déficit à 24 unités, en remportant sa dixième victoire le saison. Cela ne suffira sans doute pas pour lui apporter un troisième titre mondial, mais que la bataille fut belle et intense, entre ces deux grands champions au sommet de leur art !

Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles lors de son débriefing, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.

Retrouvez la première partie ici

Sur tous les circuits jusqu’à présent, nous avons constaté une grande différence dans le temps total des courses avec les nouveaux pneus Michelin, par rapport à l’année dernière. C’est le seul circuit où, si l’on ajoute les deux minutes que vous avez passées dans les derniers tours, le temps total est supérieur à celui d’Enea l’année dernière. Pourquoi ?
« La température, la température ! Lors du test, nous avons eu des problèmes avec la partie centrale du pneu parce qu’avec le composé le plus tendre, nous avions déjà du blister après 10 tours. Ils ont donc changé un peu le pneu, ils ont mis un autre composé au centre du pneu, et ces deux choses, la température, les conditions, et aussi ce pneu, font que l’allure n’était pas autant rapide.
Peut-être aussi parce que nous avons fait 4 tours dans une lutte acharnée, donc peut-être que les quatre premiers tours étaient beaucoup plus rapides. Les deux premiers tours étaient là où le pneu arrière donnait le maximum et où nous l’avons perdu en nous battant, ils ont donc eu leur chance. »

Cinq tours avant la fin de la course, vous avez eu une baisse de rythme de 7/10 en un tour. Je me suis dit que vous alliez peut-être inviter Jorge à vous suivre de plus près pour commettre une petite erreur. Est-ce que c’est correct ou est-ce que c’est juste la dégradation des pneus ?
« Vous ne le saurez jamais ! (Rires) J’ai changé la cartographie de l’arrivée de la puissance, mais c’était trop conservateur et je suis revenu en arrière, ce qui m’a permis d’être un peu plus rapide. Mais parfois, faire cela pendant la course vous ralentit un peu. »

Vous avez dit avant que vous êtes passé au même endroit que là où vous avez chuté hier en ligne. L’avez-vous fait exprès et pourquoi et quand ?
« Je l’ai fait parce car j’ai dit que c’était la bonne trajectoire quand j’avais besoin de pousser. Je suis juste arrivé là en étant plus sur la moto, et pas dans ma position normale, et j’ai touché la bosse et il ne s’est rien passé parce que j’étais plus sur la moto et que je poussais plus sur les pneus. Il faut dire qu’aujourd’hui, le tour qu’il (Jorge Martin) a fait devant moi, nous sommes arrivés au virage 9 et que j’ai eu un blocage là aussi, parce que… Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi, mais parfois il se passe des choses bizarres avec notre moto, comme aussi dans le virage 14. Parfois vous faites la même trajectoire que le tour précédent et puis vous perdez l’avant et c’est difficile à prévoir. Donc c’est quelque chose que nous allons travailler pour l’avenir, mais nous devons le comprendre. »

Vous avez montré aujourd’hui que vous revenez toujours. Je vous ai demandé, en Australie peut-être, mais aujourd’hui peut-être que sur le plan mental c’était la course la plus difficile pour vous, à cause de la situation, de la chute d’hier, de la possibilité de titre pour aujourd’hui…
« Cela peut paraître étrange, mais non, honnêtement. Quand je commence une longue course le dimanche, je sens que je peux faire beaucoup mieux, parce que je me sens beaucoup mieux avec la moto dès le premier tour. Je peux être plus agressif, je peux freiner plus fort, je peux mieux arrêter la moto, je peux suivre de plus près les gars devant moi. Mes problèmes sont dans la course de sprint: nous ne savons pas pourquoi et je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas capable de suivre quelqu’un d’aussi près, j’ai besoin de ralentir un peu et d’être 3-4 dixièmes derrière parce que je ne peux pas freiner, je ne peux pas entrer, et je perds beaucoup de temps dans la première partie de la course. Nous ne savons toujours pas pourquoi, mais nous devons nous concentrer et comprendre pourquoi. Mais pour ce qui est de l’aspect mental, je n’ai pas eu peur aujourd’hui. J’étais pleinement confiant et je savais que j’étais capable de me battre pour la victoire.
Et rien de plus. En Thaïlande, nous avons compris quelque chose qui était meilleur pour hier, mais il manquait encore quelque chose parce que j’ai chuté, et je n’ai pas pu attaquer Jorge comme je l’ai fait aujourd’hui. »

Le fait de disputer la dernière course à Montmelo et non à Valence changera-t-il quelque chose pour vous en termes de préparation ? Vous sentez-vous mieux ou moins bien sur ce circuit ?
« Nous nous adaptons à tout à chaque fois. Donc pour moi, non. En termes de performance, je suis plus performant à Barcelone normalement, mais c’est aussi un circuit plus délicat où les erreurs sont très proches, donc vous devez être plus précis. Mais je n’ai pas de préférence. »

Dix-neuf courses ont eu lieu, il en reste une, alors comment résumer votre saison ?
« Je vous donne le titre de l’article sur le web et je dis « shity Saturdays, loved Sundays » (rires). »

Et comment caractériseriez-vous votre adversaire en trois mots ?
« Hum…Difficile. Fort, vraiment fort. Rapide, en termes d’adaptation et pour l’attaque au chronomètre, je ne sais pas dire le mot correct mais il entre en piste et fait comme hier 56,5 au premier tour, comme ça, et c’est quelque chose d’incroyable. Et déterminé, parce qu’après ce qui s’est passé en 2021, il n’a jamais, jamais abandonné, et il a toujours voulu arriver là où il est maintenant, donc la détermination qu’il a depuis l’année dernière quand il a fait quelques erreurs, est énorme. »