Ce dimanche 23 octobre 2022, Francesco Bagnaia a répondu aux questions du site MotoGP.com puis des journalistes depuis le circuit de Sepang au terme du Grand Prix de Malaisie.
Le pilote italien a tout de suite donné le ton en arrivant 2e au premier virage après s’être élancé de la 9e place sur la grille. Il a ensuite dû résister à la pression et aux assauts d’Enea Bastianini jusqu’à la ligne d’arrivée, et ce sans défaillir : Du beau boulot qui le met à un tout petit pas du titre mondial.
Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.
Avez-vous déjà fait un meilleur départ dans votre
carrière ?
Francesco Bagnaia : « Non, jamais, c’était
incroyable. Tout le weekend, j’ai raté toutes les séances [départs
aux essais] parce qu’en FP3, j’ai chuté, et je ne l’ai pas fait et
en Q2, j’ai chuté, et je ne l’ai pas fait. Donc, je n’étais pas
très sûr du départ. Ce matin, les deux départs n’étaient pas très
bons, mais lors du test de Barcelone, nous avons fait quelque chose
sur le système de lancement qui était bon pour nous, parce
qu’avant, il était très difficile d’avoir un bon départ, il y avait
beaucoup de wheeling. J’ai fait 23 départs aux essais de Barcelone
et à partir de ce moment, tous les départs suivants ont été
parfaits, et aujourd’hui a été le meilleur. Quand j’ai vu que le
réflexe aux feux était parfait et que le relâchement du levier
était parfait, j’ai juste pensé que j’étais en train de dépasser
une rangée. Mais ensuite aussi la première zone de freinage était
un peu risquée, mais utile. »
Dans quelle mesure le départ a-t-il contribué à vous
calmer en vous sortant d’une situation délicate dans les deux
premiers virages ?
« C’est sûr, quand j’ai passé les deux premiers virages,
j’étais plus calme. Je me suis dit : « Ok, maintenant je peux
commencer à adapter mon rythme ». Jorge devant moi poussait
beaucoup et, après deux tours à essayer de le suivre, j’ai dit :
« Ce rythme est trop pour moi ». Je me suis calmé et j’ai
juste adopté un rythme régulier, et c’est tout, c’est ce que j’ai
fait. Jorge a malheureusement chuté, mais je pense que ce rythme
signifiait aussi une plus grande consommation du pneu arrière. En
tout cas, il faisait un très bon travail. Mais, la partie la plus
difficile de la course a été celle où Enea m’a dépassé parce que je
savais que Fabio était troisième, et aujourd’hui il était important
d’obtenir autant de points que possible pour arriver à Valence et
être plus en sécurité. Donc, j’ai juste essayé de comprendre son
rythme et quand j’ai vu que mon rythme était meilleur que le sien,
j’ai juste essayé d’être devant à nouveau et j’ai freiné aussi fort
que possible pour empêcher toute possibilité de dépassement. Donc,
c’était dur, vraiment dur, mais l’un des meilleurs moments de la
saison. »
La situation de Bastianini ne doit pas être facile à
gérer…
« Non, absolument, et aujourd’hui le problème était que je
freinais très fort. Je perdais un peu dans les longs virages parce
qu’il utilisait plus d’angle d’inclinaison avec la moto et
refermait les trajectoires avec plus de vitesse. Je perdais un peu
de temps là, mais ensuite mon freinage était très fort et dans la
dernière partie de la course, c’est ce qui m’a permis de gagner la
course. Quand je l’ai doublé, j’ai juste essayé de forcer un peu,
et à trois tours de la fin, j’avais 0,5 d’avance. À deux tours de
la fin, j’ai un peu ralenti car la surchauffe du pneu arrière était
trop importante et je voulais avoir la possibilité d’attaquer à
nouveau dans le dernier tour. Et cela a fonctionné puisque dans le
dernier tour j’ai fait un chrono assez bon, et j’ai aussi vu à la
vidéo qu’Enea avait commis une erreur au virage neuf : Il a un peu
élargi, et cela m’a à coup sûr aidé à gagner aujourd’hui.
»
Comment vous sentez-vous en allant à Valence avec une
marge assez confortable ?
« C’est sûr, ce sera une situation différente. 23 points, il
m’en manque juste deux, donc je devrai finir 14ème s’il gagne.
C’est facile à dire maintenant, mais ce sera très difficile parce
que parfois, quand vous êtes prudent, vous avez plus de problèmes,
vous faites plus d’erreurs, vous avez plus de distractions. Je vais
essayer de faire un weekend normal comme celui-ci, peut-être avec
moins de chutes, parce que ce weekend, j’ai trop chuté, et être
intelligent, c’est sûr. De bien travailler, d’être à l’avant, et si
j’ai la possibilité de gagner, j’essaierai de gagner à
nouveau. »
Si vous deviez être un monstre à Valence, lequel
seriez-vous ?
« Difficile… Hum… Je pense à La
Belle et la Bête, car quand j’étais jeune, j’étais très effrayé par
elle. »
Comment voyez-vous l’atmosphère dans le garage, l’année
prochaine, à côté d’Enea ?
« Ce ne sera pas facile ! Mais nous devrons essayer de faire un
bon travail. Bien sûr, ce sera différent, comparé à maintenant. La
situation sera différente car c’est une autre personne, et je pense
qu’au début, quand vous arrivez dans le team d’usine, vous devez
vous adapter un peu au travail avec tous les ingénieurs. Cela ne
sera donc pas facile pour lui, au départ des tests, mais ensuite ce
sera la même chose durant le championnat. Comme toujours, la
première personne que vous voulez battre est votre coéquipier, et
ce sera comme ça durant toute l’année. »
Vous menez avec 23 points d’avance. Allez vous faire
quelque chose par superstition avant la course de Valence
?
« (Rires) Non, je vais juste essayer d’être compétitif, d’être
devant et de remporter le titre. Je suis superstitieux, mais pas
énormément, et je vais passer cette semaine à la maison comme une
semaine normale, car ce sera très important de bien s’entraîner, de
bien manger, et de passer du temps à me relaxer avec ma petite
amie, mon chien, mes amis et ma famille le weekend. Ce sera donc
une semaine normale puis un weekend normal, et ensuite nous verrons
bien. Mais je ne vais rien préparer pour Valence. »
Résultats du Grand Prix MotoGP de Malaisie :
Crédit classement : MotoGP.com