Cette expérience en Malaisie d’un Alvaro Bautista double Champion du Monde en WSBK fera date comme couler encre et salive. Ce qui devait être une comparaison intéressante tourne à la correction pour le patron de la catégorie réservée aux motos de série qui ne décolle pas des deux derniers rangs depuis qu’il a posé les roues de sa GP23 invitée à Sepang. La situation est telle qu’elle jette aussi une ombre sur le niveau de ses compagnons de saison et laisse à penser que Toprak Razgatlioglu a bien fait de ne pas se jeter dans cette fosse aux lions. Dans son bilan de deuxième jour en tant que pilote MotoGP, Alvaro Bautista reconnait qu’il se retrouve face à un monde bien différent de celui sur lequel il règne.
Alvaro Bautista a franchi la ligne d’arrivée de la course Sprint du Grand Prix de Malaisie en 22e et avant dernière position, ne précédant qu’un autre pilote engagé lui aussi régulièrement en Superbike, Iker Lecuona. Le double champion du monde de Superbike, présent à Sepang en tant que wild-card d’Aruba.it Racing paye cher son ambition de se frotter au gratin du MotoGP.
Il n’était plus monté sur un prototype pour une compétition officielle depuis cinq ans et la différence avec le Superbike, selon Bautista lui-même, est épouvantable… « Ce n’était certainement pas l’une des meilleures journées pour nous, même si lors des essais libres j’avais un bon rythme en pneus usés » commente l’Espagnol.
Alvaro Bautista : « physiquement, cela demande plus, mais si l’on ajoute la chaleur de Sepang, tout devient plus difficile »
Il précise : « malheureusement, lors des qualifications, nous avons eu un problème et je suis tombé en panne d’essence. Nous avons mal calculé et je n’ai pas pu faire la chasse au chrono finale. Au départ j’ai ensuite eu un problème avec le dispositif de descente, puis j’ai eu du mal à arrêter la moto, au virage 15 j’ai pris beaucoup de temps et puis j’ai couru seul… C’est dommage, car cette matinée s’est mieux passée qu’hier, on espère faire mieux dimanche ». Ou plutôt moins pire.
Alvaro Bautista s’est aussi livré à une comparaison entre ce qu’il connait en WSBK et le MotoGP : « la MotoGP est une moto plus stable, vous avez moins d’informations que la Superbike, le cadre est plus rigide et vous ne ressentez pas la limite du pneu. Avec les Pirelli et le Superbike, vous avez plus d’informations et vous savez quelle est la limite. Ici, vous ne le connaissez pas et vous devez lui faire confiance ».
« Il y a aussi une grande différence en termes de puissance et ici, avec la boîte de vitesses « seamless », vous ne perdez pas de régime moteur. Les disques en carbone font également une grande différence… ». Et il conclut : « c’est toujours un « monde » différent, il n’y a pas de comparaison. Physiquement, cela demande plus, mais si l’on ajoute la chaleur de Sepang, tout devient plus difficile ». Bref, il est temps que ça se termine non seulement pour la réputation d’un double Champion du Monde, mais aussi du WSBK. Mais il ironise quand même : « quand on me posera des questions sur la Malaisie, je dirai que j’étais juste derrière Marc Marquez«
Résultats du Sprint du Grand Prix de Malaisie MotoGP à Sepang :
Crédit classement : MotoGP.com