Davide Tardozzi a été l’invité de motogp.com pour une bonne conversation sans concession qui n’a pu être possible que par la passion et la flamme qui animent toujours le team manager de l’équipe officiel Ducati. Ce dernier a notamment mis les choses au point sur les détracteurs qui regrettent de voir huit Ducati sur la grille du MotoGP tandis que le thème de la consigne d’équipe a alimenté la chronique, et d’abord par le fait de cet effectif conséquent. Une petite musique qui donnerait à Ducati comme un mauvais rôle. Il était donc temps de rappeler les faits et de mettre les bougons face à leurs propres responsabilités, ce qui veut dire que le message de Tardozzi s’adresse aussi aux autres constructeurs et à certains pilotes…
Davide Tardozzi s’est exprimé sur divers sujets avant un Grand Prix de Malaisie où ses troupes Ducati pourraient connaître l’heure de gloire avec le sacre de Pecco Bagnaia. Une fête se prépare donc en silence, et si l’arrivée de la 19è manche de la saison à Sepang permet qu’elle batte son plein, le team manager n’aimera pas que la liesse soit gâchée par des mauvais coucheurs. Alors, avant qu’ils ne se manifestent éventuellement, il a tenu à leur dire ses quatre vérités…
L’Italien commence sur les huit motos sorties des ateliers de Borgo Panigale mises sur la piste : « mais pourquoi les autres usines n’ont pas proposé d’autres motos ? Il y a 8 Ducati parce que les autres constructeurs n’ont pas proposé de motos aux autres équipes. Ducati n’a forcé personne pour prendre ses motos. Les autres constructeurs n’ont pas fourni de moto. Honda n’a pas voulu d’une autre équipe, Yamaha n’a pas voulu d’une autre équipe et Suzuki n’a jamais voulu une autre équipe et maintenant ils s’en vont. Alors pourquoi Ducati devrait-il être accusé pour fournir des motos aux autres équipes qui le demandent ? Je repose la question, parce que je tiens à le souligner, pourquoi est-ce que les autres constructeurs n’ont pas proposé leur moto ? ».
Il ajoute : « derrière ça il y a une stratégie Ducati qui aide les teams satellites et leurs pilotes pour avoir des jeunes pilotes et des pilotes rapides. C’est une stratégie que nous avons décidée il y a 2 ans et maintenant nous avons des motos rapides et des pilotes rapides. C’est notre stratégie d’aider les équipes satellites d’avoir le meilleur matériel pour leur pilote alors pourquoi devrions-nous être accusé de quoi que ce soit pour accomplir une bonne politique sportive ? Ducati a un bon programme sportif pour les équipes satellites ».
Davide Tardozzi : « si des pilotes critiquent cette situation ils n’ont qu’à demander à leur propre constructeur de faire plus de motos et de fournir plus d’équipes satellites »
Et sur cette question, il termine : « si des pilotes critiquent cette situation ils n’ont qu’à demander à leur propre constructeur de faire plus de motos et de fournir plus d’équipes satellites mais qu’ils n’accusent pas Ducati de quoi que ce soit ». A qui s’adresse ces propos ? On rappellera que Fabio Quartararo avait un temps déclaré en Aragon : « cela ne me semble pas normal qu’une entreprise dise à 7 autres pilotes d’en aider un » … Justement, les consignes…
C’est la conséquence du nombre et elle s’appelle la discipline dans les rangs par des consignes d’équipe. Là aussi, Davide Tardozzi monte au créneau : « les consignes d’équipe ? Ce que j’ai vu à Misano avec Enea Bastianini ce ne sont pas des consignes d’équipe. Il n’a pas fini 2nd à 34s parce qu’il a reçu une consigne d’équipe de même en Aragon il a démontré qu’il n’y avait pas de consigne d’équipe. Jacques Miller c’est la même chose à Montegi ».
Et en Thaïlande ? … « Maintenant j’aimerais clarifier Johann Zarco en Thaïlande. Zarco remontait alors très vite mais si vous comprenez la course et l’usure des pneus vous savez que d’un tour à l’autre le pneu pluie avant peut s’effondrer sur la piste séchante. On l’a vu sur la feuille des temps par exemple avec Raul Fernandez qui était très rapide et le tour de tour d’après très lent. Zarco est remonté il a pu doubler Marquez. Mais il a compris qu’attaquer Pecco dans ces conditions était dangereux. Marquez a fortement essayé de passer Pecco et il n’a pas réussi. Johann a pensé que c’était trop dangereux de doubler Pecco et évidemment aussi parce qu’il était sur une Ducati. Mais je tiens à dire qu’il s’agissait de la seule décision de Johann Zarco ce n’était pas une décision de Ducati ».
Il termine : « alors évidemment que nous étions heureux que Zarco se comporte ainsi. Je tiens à préciser qu’il s’agissait de sa seule et propre décision. Ce n’était pas une décision de Ducati. La seule chose que l’on dit à nos pilotes Ducati est de ne pas faire des choses stupides sur un pilote Ducati. Maintenant je veux être clair : il est évident que si, dans la dernière course, le championnat se joue pour une place, on donnera l’ordre de la laisser, on n’est pas non plus stupide et tout le monde ferait la même chose ».