Izan Guevara, ça vous dit encore quelques chose ? Mais si, faites un effort. C’est le Champion du Monde Mot3 en titre sous les couleurs GASGAS, celui-là même qui était regardé de près par Gigi Dall’Igna qui envisageait à moyen terme de lui faire une place dans son clan Ducati. Et puis il a ouvert un nouveau chapitre de sa carrière en Moto2 et il a aussi vite disparu des radars qu’il y était apparu. Le futur Pedro Acosta, tel qu’il était présenté, s’est effondré. Sa blessure et son opération ne sont pas la cause de ce revirement, et il aurait mieux valu, car on aurait été alors rassuré sur son retour aux avant-postes. Mais c’est plus grave car c’est dans la tête que ça se passe, ainsi que l’avoue son directeur sportif Nico Terol. Qui a connu ce type d’inconvénient dans sa carrière de pilote qu’il a arrêtée …
Nico Terol sait donc de quoi il parle lorsqu’il décrit la situation actuelle de son pilote Izan Guevara. Et il commence ainsi sir Todocircuito … « C’est difficile à expliquer … Si vous analysez toute la carrière d’Izan, en quatre ans il a remporté l’European Talent Cup, le GP Junior et le Championnat du Monde Moto3 et il n’avait jamais connu une situation aussi difficile ».
Et puis est arrive le Moto2. Un autre animal, visiblement … « Il a eu son premier test à Valence, et là il a eu son premier accident. Il a fait le test à Jerez et après deux tours un autre est arrivé » se rappelle Terol. « Izan est toujours un pilote très sûr et il ne tombe pas souvent, et cela, ajouté au fait que la Moto2 est une catégorie si difficile, signifie qu’il vit une situation à laquelle nous ne nous attendions pas ».
« Si quelqu’un peut renverser la situation, c’est Izan Guevara, le premier combat est avec lui-même »
En fait, ce n’est pas que ce soit difficile à expliquer. C’est que c’est plutôt compliqué à résoudre … « Si quelqu’un peut renverser la situation, c’est Izan. Nul doute que le jour viendra où il aura le déclic. On se bat, c’est une situation difficile, il le sait, on essaie de l’aider en lui faisant comprendre que c’est une catégorie où la moto bouge beaucoup. Le championnat est encore long ».
Sur le terrain, ça donne ça : « il se plaint toujours de certaines parties de la moto, et je le comprends car la moto parfaite n’existe pas, mais j’essaie de lui faire comprendre comment une Moto2 se pilote ». Et il sait quel enfer vit son poulain : « j’ai moi aussi été dans cette situation et un jour j’ai réalisé qu’il fallait que je me dépasse : le premier combat était avec moi-même ».
Il termine : « j’essaie de lui transmettre ça tous les jours, que le Moto2 est une catégorie compliquée et que c’est un grand champion. Mais c’est un moment difficile pour lui et il faut changer la donne, que c’est pourquoi nous sommes ici. Ce sont dans les moments de crise que j’ai le plus appris », se souvient l’ex-pilote espagnol.