Le bras droit de Lin Jarvis chez Yamaha en MotoGP qu’est Maio Meregalli a fait le point sur la situation de la marque japonaise à ce stade de la saison 2023. Si l’on veut bien se souvenir qu’il y a exactement un an, Fabio Quartararo remportait au Sachsenring ce qui est encore à ce jour le dernier succès de la M1 en Grand Prix, on regrette une série de 17 meetings sans une occasion de célébrer une réalisation. Un temps très long qui ramène à la situation de Yamaha en 2003, soit avant l’arrivée de Valentino Rossi, ce qui ne peut que faire débat dans les couloirs d’Iwata.
Certes, il y a eu aussi la période 2017-2018 avec 25 courses sans succès, ce qui avait même amené les ingénieurs Yamaha à s’excuser auprès de Valentino Rossi et de Maverick Viñales. Mais à l’époque, ces derniers jouaient quand même des podiums et jamais la marque aux diapasons ne s’était retrouvée à occuper la dernière place au classement des constructeurs.
Alors si on parle beaucoup de la crise chez Honda, il ne faudrait pas oublier celle en cours chez Yamaha. Une déprime que reconnait Maio Meregalli dans les colonnes de Marca : « c’est sûr, ça a été un début de saison complètement différent de ce à quoi nous nous attendions » avoue l’Italien. « Nous avons fait de bons essais hivernaux, où nous avons été satisfaits de tout le travail qui avait été fait au Japon. Mais nous avons appris, n’ayant aucune expérience en aérodynamique, qu’il ne suffit pas d’améliorer l’appui et la vitesse, il faut aussi savoir faire tourner la moto, car avec ce qui s’est passé cet hiver, on a amélioré l’appui, la vitesse maximale, mais la moto ne tournait plus ».
Un constat qui a eu des conséquences : « quand nous avons dû homologuer le premier package aérodynamique, nous avons dû perdre un peu de vitesse de pointe et revenir en 2021 pour avoir, au moins, une maniabilité décente. Nous avions d’autres objectifs ». Un état des lieux qui explique beaucoup de choses. Mais Meregalli ne veut pas non plus dramatiser : « de mon point e vue, il n’est pas nécessaire de parler de crise car, probablement, nous avons réorienté le développement dans une direction qui n’était pas la bonne et nous payons ce peu d’expérience avec l’aérodynamique. Les autres ont commencé bien avant nous et maintenant nous payons ce retard ».
Maio Meregalli : « nous devons faire de notre mieux avec ce que nous avons jusqu’à la prochaine course »
Et en attendant ? « Nous devons faire de notre mieux avec ce que nous avons jusqu’à la prochaine course. Nous devons être prêts, avec l’équipe que nous avons, à profiter des problèmes que les autres ont, comme cela s’est produit à Austin. Quand il y a une chance, elle n’est pas toujours atteinte car nos pilotes sont toujours obligés de se dépasser et cela vous fait commettre des erreurs », répond Massimo Meregalli, le chef d’équipe.
Avec une telle stratégie, il y a évidemment un objectif auquel on renonce : « oui, je ne veux pas le cacher : nous avons vraiment commencé en pensant que nous pourrions jouer le titre, mais maintenant ce n’est plus comme ça. Nous sommes dans un moment où nous minimisons les dégâts, essayons d’apprendre de nos erreurs. Probablement, un package aérodynamique arrivera plus tard. J’espère que ce sera à Silverstone, mais ils ne l’ont pas encore confirmé. Nous avons également demandé et devons recevoir une mise à niveau des performances du moteur. Tout cela ne suffit pas, mais… Nous
Cela étant dit, on retombe, à un moment donné dans ce type de sujet au sujet des Japonais, sur le discours sur la méthode de Davide Brivio élaboré du temps où il officiait chez Suzuki. Une réflexion dont Maio Meregalli se fait l’écho : « maintenant, nos rivaux, notamment européens, ont fait un très grand bond en avant. C’est étrange de voir trois usines européennes en tête. C’est difficile pour les firmes japonaises. Sûrement, nous devons faire un pas pour changer la méthode de travail ». Nous voilà … « On dit toujours que les Japonais sont conservateurs, mais nous travaillons. C’est un cliché, mais nous devons unir la méthode des Japonais à la manière des Européens. Parce que nous avons déjà une base en Italie, avec des ingénieurs européens. Nous devons les unir pour avoir un avantage. Nous y parvenons. J’espère que les résultats se verront bientôt, même si cela ne veut pas dire cette année ni bientôt ».
Mais alors pour quand ? Et en attendant, ce sera la fessée donnée à chaque Grand Prix pour Yamaha. Le conseil d’administration acceptera-t-il ça aussi longtemps ? « En ce moment, il n’y a pas le moindre signe que Yamaha veuille partir. On parle déjà du règlement 2027 et on a des accords avec la Dorna » répond Maio Meregalli, sans vraiment rassurer si l’on veut bien se souvenir du départ quasi sans préavis de Suzuki du MotoGP. Et la GSX-RR gagnait …