Les teams satellites Honda se seraient-ils donnés le mot ? On ne sait, mais force est de constater qu’après un Marc VDS Racing qui va aligner en 2018 deux débutants, dont un Champion du Monde de Moto2 en titre, voici que c’est au tour de l’équipe LCR de faire le mot sur le rookie en Honda, puisque les hommes de Lucio Cecchinello accueilleront Nakagami aux côtés de leur habituel Crutchlow. Le tout sur le même ton : ne regardez par ce qu’a fait Johann Zarco en 2017, il avait une Yamaha…
En même temps, il faut dire que le Français a placé la barre très haut. Sixième au final, des podiums, des pole-positions, des classements devant les pilotes officiels, c’est sûr qu’après un tel parcours passer derrière comme le nouveau débutant de la saison, ce n’est pas simple. Car la référence est là et l’idée même de l’approcher peut mettre une certaine pression.
Alors, dans le clan Honda, on désamorce. En jouant les équilibristes. Car en alignant des RC213V, on ne peut pas non plus trop faire l’apologie de Yamaha… Le patron du team LCR se lance tout de même dans cet exercice périlleux : « évidemment, tout le monde va dire : « regardez ce qu’a fait Zarco lors de sa première saison » … Je dirais que son succès vient de deux éléments. D’abord, c’est un pilote très doué qui a un talent particulier qui se révèle plus avec les motos puissantes. Ensuite, la Yamaha est plus neutre et plus facile à piloter ».
« La Yamaha n’est pas nécessairement plus rapide pour autant, mais elle est sans doute plus accessible pour un débutant. Mais nous pensons que la Honda a un meilleur potentiel pour un pilote vraiment talentueux. Marc Márquez a montré combien la moto était compétitive ».
Le politiquement correct ayant été servi, le même Cecchinello se concentre sur son poulain : « ce sera une longue saison pour Takaaki. Il aura beaucoup à apprendre et pour le moment, nous ne voulons pas lui mettre la moindre pression en lui fixant des objectifs. Il va falloir d’abord évaluer son potentiel tandis que chaque année, le MotoGP est de plus en plus dur. Disons que finir entre la quinzième et la dixième place serait considéré comme un succès. Espérer plus serait sans doute trop ».
