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Lucio Cecchinello

Depuis l’enfer vécu par Marc Marquez après son accident à Jerez en 2020, qui a enfin amené à la prise de conscience que la santé d’un pilote était une affaire trop sérieuse pour la lui confier, ainsi qu’à son entourage sous influence, les questions se posent sur la manière de gérer une blessure. Dans son documentaire en cinq épisodes « Marc Marquez All In », on comprend qu’un pilote voudra toujours courir dans n’importe quel état. Ainsi, si son frère Alex n’était pas intervenu en Indonésie, peut-être aurait-on vécu un drame à Mandalika, une éventualité que tout le staff Honda entourant l’octuple champion n’avait jamais suggéré pour le dissuader de reprendre le guidon de sa RC213V, après son effroyable chute au warm-up. Aujourd’hui, c’est Lucio Cecchinello qui se pose des questions sur la façon dont il a géré Nakagami après sa chute en Aragon…

La santé des pilotes sera un sujet un peu plus regardé cette saison et pour deux raisons. D’abord celle du nouveau format des Grands Prix avec 42 départs, ce qui double les risques de chute. Ensuite avec la mise en place d’un protocole commotion qui devrait éviter tout ce qui a été vu jusque-là. Pendant ce temps, quelques prises de conscience se font jour durant cette intersaison sur la façon dont certaines situations ont été gérées. Ainsi Lucio Cecchinello au sujet de son pilote Taka Nakagami au lendemain de sa chute au Grand Prix d’Aragon qui lui avait endommagé une main. Et pourtant, quelques jours après, il était au départ de son Grand Prix du Japon organisé sur le tracé Honda du Motegi.

Une particularité au calendrier que le patron du team satellite HRC prend la précaution d’exclure de la chaine de décision qui avait amené à cette situation : « Honda n’avait pas mis de pression sur cet événement, même si tout le monde le pense » commence Lucio Cecchinello sur Speedweek, en insistant : « en réalité, Honda n’est pas intervenu. C’était la décision de Taka après avoir consulté son médecin ».

Lucio Cechinello

Lucio Cecchinello : « je regrette de ne pas m’être affirmé sur ce point, j’ai le sentiment que c’était mon erreur« 

Cependant, l’Italien ne se dédouane pas pour autant : « nous avons peut-être fait une erreur en tant qu’équipe. Parce que nous aurions dû complètement raidir le petit doigt sur le gant. En roulant, Taka continuait à bouger son petit doigt. Cela a rendu la plaie de plus en plus grosse. C’est pourquoi le médecin a ensuite ordonné et pratiqué une deuxième opération pour éviter l’infection ».

« J’ai eu une blessure similaire quand j’étais pilotes », se souvient Lucio. « Alors maintenant, je m’en veux de ne pas avoir insisté, avec l’équipe de Taka, pour immobiliser complètement son petit doigt pour le Motegi GP. Cela aurait pu être évité que la blessure ne devienne encore plus grande. Je regrette de ne pas m’être affirmé sur ce point. J’ai le sentiment que c’était mon erreur. D’un autre côté, bien sûr que je ne suis pas médecin ! ». Mais même les médecins ont leur limite. Sinon, Marc Marquez n’aurait pas traversé ce qu’il a traversé.

Takaaki Nakagami

On rappellera que le team LCR-Honda fera sa présentation officielle en vue de la saison 2023 de MotoGP ce mardi.

 

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