Luca Marini, lors de la présentation des troupes VR46, n’a pas seulement parlé de ses ambitions pour cette saison 2023 de MotoGP qui sera la troisième de sa carrière. Il a aussi abordé des questions de fond et donc des sujets qui fâchent que sont, par exemple, la réglementation du poids minimum sans prendre en compte celui du pilote, ou l’impact économique et sportif qu’engendre l’arrivée des épreuves sprint dans le nouveau format des Grands Prix. Connu pour tout analyser dans son box, et parfois même un peu trop, le demi-frère de Valentino Rossi a apparemment renoncé au premier sujet mais il se montre au contraire déterminé à améliorer la mise en place du second. On découvre même qu’une revendication se fait jour parmi les pilotes et voici laquelle…
Luca Marini est sorti des sentiers battus avec Moto.it lors de la présentation des troupes VR46 en vue de la saison 2023 de MotoGP. Ce genre de manifestation est généralement un moment de communication que l’on ne perturbe pas avec des questions de fond qui concernent le paddock et l’avenir de la discipline. Une convention de manœuvre que le demi-frère de Valentino Rossi n’a pas considéré en s’exprimant sur deux sujets qui lui tiennent à cœur.
Le premier est celui qui concerne le poids minimum réglementaire qui ne prend pas en compte celui du pilote. Luca Marini mesure 1m84 pour 68 kilos, ce qui pose un problème dans son sport : « si je m’entraîne plus et gagne 2 ou 3 kg de masse musculaire en plus, j’ai de gros problèmes car la moto est plus lente et les pneus sont plus sollicités » analyse-t-il.
Et il en est convaincu : « je pense que les plus petits pilotes ont un avantage. Parce qu’ils peuvent facilement se muscler sans faire attention au poids. Cela leur donnera plus d’énergie pour les deux courses » dit-il en mentionnant le sprint du nouveau format. « La course supplémentaire de samedi augmentera considérablement les exigences physiques d’un week-end de GP. J’espère donc qu’à l’avenir il y aura une réglementation sur le poids minimum pour compenser mon désavantage. Cependant, j’aurai ce handicap tout au long de ma carrière, j’ai fait la paix avec ça maintenant ».
Luca Marini : « nous ne gagnons pas assez d’argent à mon avis et ça empire chaque année pour les pilotes«
En revanche, ce n’est apparemment pas encore la paix avec l’épreuve sprint inscrite désormais dans un meeting au nouveau format. Luca Marini aborde le sujet ainsi : « ils nous ont dit ‘ok les pilotes, c’est le nouveau format, vous aurez le même argent, plus de courses, plus de fans pour vous, ouais, amusez-vous ! Nous aurons sûrement plus de fans, c’est notre travail, notre vie, nos sacrifices ».
Il ajoute : « le pilote MotoGP c’est un 365 jours par an, il y a du stress ». Donc, on va apparemment discuter dans le paddock… « On va essayer de demander de réduire les tours de certaines courses même si ce n’est pas un problème pour moi car je suis préparé et je me sens bien sur la moto, mais pour d’autres pilotes c’est un problème. En WSBK il y a trois courses mais les plus longues ont 20 tours, pas 27 comme souvent en MotoGP et les 7 derniers sont très longs et durs. Pour cette raison nous demanderons de réduire les tours, car nous savons que le truc le plus important c’est d’avoir un show amélioré ».
Mais Luca Marini n’arrête pas là sa réflexion. Il va plus loin… « Nous ne gagnons pas assez d’argent à mon avis et ça empire chaque année pour les pilotes. C’est aussi un problème pour les équipes, pas seulement en MotoGP, également en Moto2 et Moto3. On a besoin d’un peu plus de répit, pour finir la saison avec un peu d’avance, d’une meilleure façon, sans risquer de la terminer avec une moto abîmée. Ce n’est pas le cas en MotoGP mais en Moto2 et Moto3 oui ». Et il termine : « nous avons besoin de plus de soutien de la part de Dorna, des partenaires, mais le meilleur moyen est d’améliorer le spectacle pour les fans, d’avoir plus d’argent ». Le monde des Grands Prix est décidément vraiment à la croisée des chemins. Cette saison 2023 doit être une réussite…