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Luca Marini

Luca Marini a fait la triste expérience déjà vécue par certains de ses collègues cette saison de devoir faire un Grand Prix avec une moto amputée d’un aileron par un fait de course. Brad Binder de chez KTM avait déjà raconté les effets de cette mésaventure en la comparant avec le fait de rouler un caddie endommagé en faisant ses courses. Le frère de Valentino Rossi se montre plus terre à terre et démontre ainsi que l’on ne peut pas biffer ces appendices aérodynamiques sur ces MotoGP.

A ceux qui pensent qu’il faut simplement enlever les ailerons pour retrouver la simplicité des MotoGP d’antan et faire ainsi des économies faciles, voici le témoignage de Luca Marini qui montre le contraire. Enlever les ailerons signifierait en effet reconstruire totalement une moto et partir de rien, ce qui est toujours synonyme d’un budget conséquent pour son développement. Une redistribution des cartes que Carmelo Ezpeleta, patron de Dorna n’envisage de toute façon pas avant l’horizon 2027.

Mais revenons au cas concret de Luca Marini à Assen, qui explique pourquoi il n’a pas pu faire mieux que 17è avec sa GP22 alors que son équipier et rookie Marco Bezzecchi célébrait une belle seconde place, dans l’aspiration du vainqueur Pecco Baganaia. Tout a commencé dès l’envol avec un Joan Mir le percutant violemment, arrachant dans la manœuvre un des ailerons de sa Ducati : « je ne sais pas pourquoi, mais Joan a fait cette manœuvre dangereuse et a franchi ma ligne. Ce n’était probablement pas intentionnel, peut-être était-ce dû à un wheelie ».

Luca Marini, Mooney VR46 Racing Team, Motul TT Assen

Luca Marini : « c’était un moment très dangereux« 

Un événement qui a cependant secoué le pilote Mooney VR46, et pour cause : « c’était un moment très dangereux. Si je tombe à ce moment-là, avec autant de pilotes derrière moi, cela peut être très dangereux pour moi. Alors j’ai juste essayé de rester sur ma moto. C’était juste de la malchance », soupire Marini.

Mais ces ennuis ne faisaient que commencer : « au bout de dix tours, je me suis dit : il y a quelque chose qui me rend la vie incroyablement difficile. J’ai alors regardé et j’ai vu qu’il manquait un aileron. C’est vraiment incroyable comment cela affecte le comportement de la moto. Le niveau d’aérodynamisme des machines est maintenant incroyable », déclare Marini. « Et ça marche très bien parce que la moto est très stable dans les virages rapides et dans les sections rapides. Cela nous aide beaucoup à Assen », a confirmé le pilote Ducati GP22.

« Assen est peut-être aussi l’un des pires circuits où vous pouvez avoir un tel problème. Vous y roulez à une vitesse très élevée pendant tout le tour » précise le pilote de 24 ans. « Sans aileron, j’ai perdu environ 20 km/h dans les virages 6, 7 et surtout le 12 en milieu de virage », a encore ajouté Marini. « C’était impossible de faire plus de vitesse. Parce que la moto ne voulait pas tourner dans les virages et dans les virages rapides, il était difficile de rester sur la piste, surtout au virage très rapide 12. J’avais l’impression de ne pas pouvoir mettre de poids sur l’avant. A chaque fois j’entrais sur le green, je devais donc prendre les virages avec beaucoup moins de vitesse. À la sortie des virages 5 et 8 et du dernier virage, l’angle du wheelie était également beaucoup plus forte et donc l’accélération était pire. C’était incroyable » termine Luca Marini qui a participé à 29 courses dans la « classe reine » jusqu’à présent. Le sextuple vainqueur du Grand Prix Moto2 a toujours vu le drapeau à damier dans toutes ces courses.

Luca Marini devant Stefan Bradl (Honda)

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