Ducati est proche du titre des pilotes MotoGP quinze après son premier sacre en 2007. Loris Capirossi prévoit une « escadrille » avec Bastianini et Bagnaia pour 2023.
Par Luigi Ciamburo de Corsedimoto
Loris Capirossi a couru avec la marque Honda en 2002, saison du passage de la catégorie 500 au MotoGP. Cette année-là, il se rend au Mugello pour la présentation de la Ducati Desmosedici et tombe immédiatement sous le charme de la première 4 cylindres de la société émilienne. L’idée de défier les géants japonais avec une moto construite à quelques kilomètres de chez lui le taquinait trop, et lors de la saison 2003 il se distingue au Japon avec un podium, derrière Rossi et Biaggi. « J’y ai cru de tout mon cœur, pour Ducati c’était le premier 4 cylindres, je savais qu’ils étaient doués pour faire des motos ».
C’était l’ancêtre de la Desmosedici avec laquelle Casey Stoner remporterait le Championnat du Monde MotoGP 2007 et de la GP22 avec laquelle Pecco Bagnaia pourrait triompher à Valence en une semaine. « Je n’oublierai jamais la première fois que je l’ai pilotée à Valence », se souvient Loris Capirossi dans ‘La Gazzetta dello Sport’. « Je venais de la Honda 500, c’était ma première fois dans un quatre temps et au début, le moteur était doux. Mais avec toute cette puissance la moto n’allait même pas droit, le cadre treillis fléchissait, même le plus rigide ne suffisait pas à la rendre maniable ». 4ème de la saison 2003, l’année suivante fut un retour en arrière, avec une Ducati difficile à apprivoiser et avec un moteur changé en milieu de championnat, passant du « screamer » au « big bang ».
Pour Capirossi le duo Bagnaia-Bastianini a tout de la « dream team » Ducati en 2023
En 2006, Capirex est passé tout près du titre MotoGP, puis Casey Stoner s’est occupé de mettre le premier sceau du champion du monde. « Stoner est un talent immense. J’avais du mal avec le 800, mais dès le premier instant il a retrouvé un super feeling, il a eu un championnat effrayant ». Le pilote d’Imola passe ensuite chez Suzuki avant de retrouver la Desmosedici en 2011 avec l’équipe Pramac. La moto n’était pas compétitive, cela a également contribué au choix de l’abandon à Valence, en participant au dernier Grand Prix avec le 58 de Marco Simoncelli. Onze ans plus tard, Ducati s’apprête à couronner le grand rêve mondial pour la deuxième fois…
Il faut rendre hommage à Pecco Bagnaia, « qui est plus talentueux qu’on ne le croit, cette année il a fait quelques erreurs … Mais quand il a commencé à se lancer, il a fait la différence. Et un grand championnat se joue, car n’oublions pas que Quartararo va vraiment fort ». Un beau défi qui a donné émotions et sensations dans un style montagnes russes, avec de nombreux retournements de situation. « Ils sont beaucoup plus politiquement corrects qu’à mon époque. Il y avait certainement une autre rivalité entre nous. Même s’il y avait un énorme respect, aujourd’hui, ils sont tous amis. Même si c’est peut-être beaucoup d’apparence, parce que je suis convaincu que sous le feu ça brûle ».
Dès la prochaine saison de MotoGP, Enea Bastianini sera aux côtés de Pecco Bagnaia. Un line-up exceptionnel qui a déjà cette année donné le ton de ce que sera leurs relations. De quoi occuper les managers de Borgo Panigale, très courageux d’avoir pris le risque de les associer dans le même box. En Malaisie, nous avons assisté au dernier duel, avec Bagnaia qui a gagné d’un cheveu et ‘Bestia’ qui a évité d’essayer de doubler dans le dernier tour pour ne pas risquer de compromettre la course du championnat du monde de Pecco. Capirex préfère ne pas commenter l’épisode de Sepang, mais il est certain qu’ensemble ils formeront une « dream team ». « Ducati aura un escadron à deux pour qu’ils puissent faire la différence, un pilote plus équilibré comme Pecco, et un qui ne bat personne les bons jours. Puis ils sont si jeunes que d’une année sur l’autre ils peuvent faire une croissance incroyable ».