L’accident du départ du Grand Prix de Catalogne fait encore jaser. On rappellera que la dynamique des faits a été déclenchée par Taka Nakagami. Ce dernier, après un départ rapide depuis sa douzième place d’envol qui l’a fait surgir dans le groupe de tête, a perdu l’avant de sa Honda à l’entame de la première courbe. Le team manager Suzuki Livio Suppo a été d’autant plus excédé par le spectacle qu’une des deux victimes collatérales du Japonais, avec Bagnaia, est l’un de ses pilotes, en l’occurrence Alex Rins qui a maintenant un poignet cassé. Il revient sur les faits en desserrant l’étau sur le pilote LCR, mais en continuant à frapper du marteau l’enclume de la Direction de course…
Livio Suppo a émis auprès de la Direction de course une protestation du constructeur Suzuki qu’il représente dès les premières minutes après que Taka Nakagami s’est retrouvé les quatre fers en l’airs, entrainant dans sa chute Pecco Bagnaia et Alex Rins. Une démarche qui a été traitée en dix minutes par les officiels qui ont conclu à un incident de course. Une procédure et un épilogue que l’Italien n’a pas encore digérés.
Il en parle d’ailleurs sur Mowmag, révélant à l’occasion que sa colère qui était aussi sur Taka Nakagami au moment des faits a évolué en réprimande bienveillante. Mais pour la Direction de course, c’est le même tarif : « nous avons officiellement demandé d’analyser l’accident, même si la communication « pas d’enquête complémentaire » est apparue au sixième tour » fulmine-t-il encore en ajoutant : « à mon avis, c’était la plus grosse erreur qu’ils aient commise : avec les trois pilotes impliqués hors course, il n’y avait pas d’urgence, ils pouvaient se faire une idée sereinement. Un incident comme celui-ci ne doit pas être décidé en 10 minutes en regardant la course ».
Les feux sont donc concentrés sur les officiels. Car à propos de Nakagami, Livio Suppo ne tire plus sur l’ambulance : « Taka, est gentil avec moi comme avec Lucio, Guidotti et toute l’équipe, mais il doit comprendre qu’il a fait une grave erreur ». Car pour lui, les faits ont commencé avant l’arrivée au premier virage : « il a traversé la piste de droite à gauche d’une manière très dangereuse. Si tout le monde commence à faire cela à la fin de la ligne droite, ils tomberont à coup sûr ».
Livio Suppo : « connaissant bien Honda, je pense que Taka Nakagami subit une pression monstrueuse«
Ce n’était pas, poursuit Suppo, un accident de course normal : « j’ai été impliqué en tant que team manager aussi en 2006 avec l’accident entre Sète Gibernau et Loris Capirossi. Mais là c’était différent, ils ont été attaqués et Sète a percuté Loris. C’est un accident de course. Si on commence par couper la piste c’est une autre affaire : disons qu’il a aussi fait un bon départ, le problème était de couper la piste de cette façon. Pol Espargarò aurait vraiment pu faire du mal ».
Puis Livio Suppo contextualise les faits, en rappelant la situation de Nakagami. Le Japonais a ainsi la pression de Honda : d’un côté Ai Ogura, du Moto2, pourrait prendre sa place en fin de saison, de l’autre HRC attend des indications techniques de son compatriote, qui semble avoir moins mal compris que les autres cette RC213V : « connaissant bien l’environnement HRC, je pense qu’il subit une pression monstrueuse » a expliqué Suppo.
« Il n’y a plus Marc Marquez et chez Honda, ils veulent comprendre dans quelle direction développer la moto. Takeo Yokoyama, le directeur technique du HRC, est toujours dans le box de Taka et je pense que cela lui met beaucoup de pression. Aussi parce que je ne pense pas qu’il ait été encore confirmé l’année prochaine. Quoi qu’il en soit, je ne criminalise pas Taka. Je comprends, il n’est pas un criminel. Ce qui est très grave, c’est que le collège des officiels a tout décidé en dix minutes sans s’en rendre compte » termine un Livio Suppo qui a la dent dure contre le clan Freddie Spencer.
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