Livio Suppo est revenu en MotoGP par le biais du team officiel Suzuki, en reprenant une fonction de team manager qu’il avait déjà endossée chez Ducati puis chez Honda. Autant dire que l’homme a de l’expérience. Et pourtant, il a tout de même été pris par surprise, comme le reste du paddock, par ce retrait prématuré de la compétition de son employeur. Dans un entretien, il livre le vécu intérieur de ce moment difficile et qui se révèle dramatique pour les membres de son équipe. Un éclairage particulier qui révèle une mentalité qui ne l’est pas moins…
Lorsque l’on lit les propos de Livio Suppo repérés par Corsedimoto, à propos de la vie dans le box Suzuki depuis qu’il est acquis que la marque se retirera du MotoGP bien avant le terme du contrat qu’elle avait signé pour y rester, on se rend compte qu’il n’est pas simple de travailler avec hommes d’Hamamatsu.
L’Italien étonne ainsi lorsqu’il se souvient de son embauche, après une vacance d’un an de la fonction de team manager, laissée à la fin de la saison 2020 par celui qui avait été des débuts de l’aventure GSX-RR jusqu’au titre suprême de Joan Mir, soit Davide Brivio : « je n’ai jamais rencontré les dirigeants de Suzuki, aussi parce que jusqu’à récemment il y avait une interdiction aux non-japonais d’entrer dans leur pays. Je m’étais présenté par e-mail, j’avais raconté mon histoire, expliqué l’importance d’avoir une équipe satellite… Et bientôt on n’aura même plus l’officielle » dit-il comme dépité. Et au passage, Davide Brivio a bien fait de filer vers la Formule 1 et d’y rester…
Livio Suppo : « Suzuki a créé beaucoup d’embarras chez Yamaha«
Un crève-cœur, car le team officiel Suzuki n’est composé que d’une cinquantaine de personnes avec les moyens les plus milités du paddock en tant que structure usine. Une vaillance et un dévouement qui se sont notamment manifestés par le développement du quatre cylindres en ligne qui donne encore aujourd’hui du fil à retordre à la concurrence en V4. Un défi relevé qui a « créé beaucoup d’embarras chez Yamaha » selon Suppo.
Et pourtant, tout ça vient d’être foulé au pied malgré les tentatives désespérées de l’Italien après que la nouvelle de l’abandon ait été diffusée : « j’ai essayé par tous les moyens de faire changer d’avis Shinichi Sahara, chef de projet Suzuki : impossible ». Des mots qui en disent long…