C’est une question qui s’est posée au moment de faire le bilan de la course échevelée de Marc Marquez, dimanche passé à Jerez. Et si, du bord de piste, le team Repsol Honda avait tenté de reprendre le contrôle de la situation, en panneautant à son champion sur le podium, qu’il en avait fait bien assez dans sa remontée fantastique ? Le destin de la course aurait-il été changé, et peut-être même, déjà le déroulé de ce championnat ? Pour celui qui était un temps aux manettes de cette équipe, en l’occurrence Livio Suppo, vouloir mettre la bride sur le cou à Marc Marquez lorsqu’il est dans un tel état de transe, c’est peine perdue…
Livio Suppo a suivi comme tous les passionnés ce Grand Prix d’Espagne qui lançait dimanche la saison de MotoGP. Une chaude course, dans tous les sens du terme, balayée par le vent de folie Marc Marquez qui tourbillonnait autour de ses adversaires pour retrouver le courant ascendant de la tête de la course. Mais le soufflet est tombé à quelques tours de l’arrivée, alors qu’il avait une place sur le podium assuré.
« Un état de transe »
Ce qui veut dire des gros points et une situation au départ désespérée superbement rétablie. L’équipe s’est-elle laissée emportée par l’enthousiasme de la folle remontée jusqu’à en perdre la tête et oublier de passer des consignes fermes à son champion pour le calmer ? Car le résultat est là : le voilà maintenant sérieusement blessé, et forfait pour un Grand Prix au moins, après le résultat blanc de cette première joute. Ses adversaires, de haut niveau, n’en demandaient pas tant…
L’Italien à présent reconverti dans la fabrication et la vente de vélos électriques n’en disconvient pas, mais assure que ramener Marc Marquez à la raison, lorsqu’il est dans un tel état, est une mission fatalement vouée à l’échec… « Je ne pense pas que montrer le panneau des stands à Marc à ce stade n’aurait eu aucun effet » analyse Suppo sur GPOne. « Je pense qu’il ne l’aurait même pas vu. Arrêter Marquez dans une remontée ? Impossible lorsqu’il est dans un tel état de transe. Je pense que j’aurais fait la même si j’avais été à la place d’Alberto Puig ».