L’équipe Yamaha part profiter de sa trêve hivernale rassurée par les premiers tests de l’intersaison qui se sont déroulés à Valence et à Jerez. Deux fois deux jours en deux semaines qui ont montré un Maverick Viñales à la superbe retrouvée, flanqué du talentueux duo de pilotes composant la structure satellite Petronas, tandis que Valentino Rossi commentait favorablement les évolutions bien que ne concrétisant pas encore face au chrono. Mais il reste un chaînon manquant dans l’organisation d’Iwata. Il s’agit du fameux pilote test rapide. Le poste reste à pourvoir rappelle Lin Jarvis.
Le directeur de de l’équipe Yamaha en MotoGP Lin Jarvis recrute toujours un pilote d’essai européen pour aider au développement de la M1. La fiche de poste est intéressante, avec des wildcards en Grand Prix et une structure commandée par Galbusera, ancien chef mécanicien de Valentino Rossi. Ce pilote s’appelait jusqu’à il y a peu Jonas Folger, mais l’expérience s’est révélée si peu concluante qu’elle n’a pas été prolongée.
Lin Jarvis pensait avoir trouvé l’oiseau rare avec Johann Zarco qui aurait aussi été parfait pour les exigences et les objectifs de la fonction. Mais on connaît la suite. Le Français a préféré faire une pige à risque chez Honda, un pari a priori réussi puisqu’une Ducati lui est promise chez Avintia pour l’année prochaine. On aimerait cependant que tout cela soit signé au bas d’un contrat…
On sait que Dominique Aegerter a fait acte de candidature, mais il n’a pas été considéré. On en est là et en attendant, ce sont deux pilotes japonais qui font le boulot. Comme il a toujours été chez Yamaha… « Nous avons toujours travaillé avec des pilotes d’essais japonais », a déclaré Lin Jarvis, « Il y a deux pilotes qui effectuent les tests de base, alors quand les choses sont développées au Japon, nous les essayons sur notre propre piste d’essai et parfois à Motegi. »
Les pilotes s’appellent Katsuyuki Nakasuga et Kohta Nozane. « Ce qui nous manquait dans le passé, c’est ce rapide pilote du Grand Prix, capable d’évaluer les pièces sur un véritable circuit de Grand Prix avant de les confier à nos pilotes. Nous avons donc créé une organisation l’année dernière » rappelle Jarvis.
« Nous avons utilisé une partie de notre personnel et de nos ingénieurs, et nous avons également engagé Jonas Folger pour certains de ces tests. Nous devions décider quoi faire pour l’avenir ». Et la décision est tombée : « il était difficile de comparer les mêmes informations, les mêmes retours, la même interprétation en raison de méthodes de travail et des procédures différentes » commence Jarvis. C’est pourquoi Yamaha a décidé en 2020 de faire appel à une seule et même équipe de test. L’équipe japonaise a également effectué les tests européens. « Donc, il n’y a plus aucune équipe de test européenne et japonaise. »
« D’après notre expérience de l’année dernière, nous avons décidé, pour des raisons internes, que nous ne travaillerions pas avec Jonas l’année prochaine. » Mais cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas de pilote d’essai non japonais à l’avenir. « Nous avons besoin d’un pilote rapide, nous avons besoin de quelqu’un qui peut nous donner le retour exact pour combler cet écart entre le groupe d’essais japonais et le niveau suivant. Nous connaissons notre programme d’essais et nous espérons avoir un pilote encore plus rapide bientôt. » Valentino Rossi a bien suggéré un Jorge Lorenzo maintenant à la retraite, mais bon…
On rappellera que pour ce travail de l’ombre mais essentiel, Aprilia a Bradley Smith, que KTM a Dani Pedrosa et Mika Kallio, que Ducati a Michele Pirro, que Suzuki a Sylvain Guintoli et que Honda peut compter sur Stefan Bradl. Yamaha est donc une exception…