Lin Jarvis n’y croyait visiblement pas à ce départ de RNF du clan Yamaha qui se retrouve à présent avec un effectif réduit à l’essentiel : la structure officielle. Il avoue sa surprise, précise qu’il n’a pas apprécié d’apprendre ce départ en même temps que tout le monde et annonce la couleur pour 2023 : deux M1 seulement, ce qu’il dit n’avoir jamais vu de toute sa carrière. Il a aussi un message pour Toprak Razgatlioglu : l’opportunité de passer en MotoGP est passée.
C’est un Lin Jarvis amer qui a commenté le départ de RNF du clan Yamaha, une équipe qui continuera son projet MotoGP avec Aprilia. Razlan Razali, en tant que patron du team battant pavillon malaisien a donné six victoires à la marque d’Iwata et un titre de vice-champion du Monde avec Franco Morbidelli en 2020. Un beau parcours, aux couleurs de Petronas à l‘époque, qui n’a pourtant pas apporté plus de reconnaissance que ça de la part du constructeur et de son représentant Lin Jarvis.
Une ambiance qui a sans doute joué dans la décision finale que Lin Jarvis commente ainsi sur Autosport : « bien sûr, ce n’est pas une situation idéale » a déclaré l’Anglais qui avoue même : « nous avons toujours eu des équipes satellites, d’aussi loin que je m’en souvienne, nous avons toujours eu plus de deux motos sur la grille ». Il ajoute : « ce n’est jamais agréable d’arriver à la fin d’une relation. Mais nous avons jusqu’à la fin de la saison, nous restons partenaires de RNF. Ils ont pris leur décision de passer à Aprilia pour l’avenir, nous respectons cette décision ».
Il termine avec cette remarque : « j’ai été un peu surpris de l’annonce d’hier, car elle a été publiée alors que nous étions en réunion avec RNF pour entendre la décision, ce qui était un peu inhabituel. Nous respectons la décision et passons à autre chose ».
Lin Jarvis : « pour le moment, il n’y a pas d’alternative, mais cela nous convient«
Pour peu, il serait vexé. Il fait aussi le point sur la nouvelle situation : « nous aurons deux motos sur la grille l’année prochaine. Nous avons toujours eu des équipes satellites. Toutes les autres équipes du paddock MotoGP ont des contrats existants avec les constructeurs. Pour le moment, il n’y a pas d’alternative, mais cela nous convient ». Cela convient aussi à Fabio Quartararo, cette confidence du Français signifiant clairement qu’il restera un pilote Yamaha.
Certes, mais avec qui ? Franco Morbidelli a un contrat jusqu’en 2023, mais ses actuelles performances anonymes font douter jusqu’à l’intéressé lui-même sur la solidité de cet accord… Lin Jarvis le rassure, faisant ainsi un dégât collatéral : « cette nouvelle de ne pas avoir d’équipe satellite, dans tous les cas, signifie que nous n’avons pas de place pour Toprak Razgatlioglu. Point final. Car nous n’aurons que deux motos dans l’équipe d’usine ».
Mais alors, à quoi bon faire encore un test en MotoGP en Aragon en juin, au risque de se blesser en plein championnat WSBK ? Lin Jarvis trouve pourtant qu’il a encore du sens : « la signification de ce test était son intérêt à essayer également la MotoGP. Deuxièmement, c’était un peu une récompense de Yamaha pour son championnat l’an dernier et son engagement continu avec Yamaha pour l’avenir. Donc, je pense que la plus grande cible pour ce test reste la même. Détendez-vous, testez, profitez et faites l’expérience de la MotoGP, pour avoir un avant-goût de ce que cela pourrait être s’il choisissait de bouger à l’avenir ». Reste à savoir si son redoutable manager Kenan Sofuoglu partage le même avis…