MotoGP, Lin Jarvis : « nous avons remarqué une approche différente avec Fabio Quartararo lors du dernier Grand Prix et c’était également important pour son propre bien-être mental »

Fabio Quartararo serait-il chez Yamaha au début du processus qui a amené Marc Marquez à quitter Honda ? Au commencement du chemin qui a amené l’octuple Champion du Monde jusqu’à la sortie du team officiel Repsol en MotoGP, il y a eu des alertes sur le déficit technique de la moto, puis des recommandations urgentes à agir, et enfin la prise de conscience que la cause était perdue et qu’il fallait revoir ses plans pour sauver sa carrière. Des étapes que l’on reconnait dans la démarche du Français lorsqu’il fait le point de situation de sa M1 en avançant dans cette saison qui est une déception. Lin Jarvis observe tout ça et livre son sentiment, laissant la porte ouverte à toutes hypothèses pour la suite …

Au vu de la situation avant le Grand Prix d’Indonésie de ce week-end, force est de constater que Fabio Quartararo est loin des bilans qu’il affichait encore jusqu’à mi-2022. Le Français n’a décroché que deux podiums après 14 Grand Prix disputés en 2023 qui sont des troisièmes places au Texas et en Inde. Avant de s’égayer sur le circuit urbain de Mandalika, Le Champion du Monde 2021 la dixième place du classement général dédié aux pilotes avec 111 points. Et sur son arme M1, il résume ainsi sa faible puissance de feu face à une redoutable concurrence européenne : « nous avons perdu les points forts de Yamaha et n’avons malheureusement pas compensé les anciennes faiblesses ».

Sur cette régression, Lin Jarvis tente d’expliquer sur Speedweek : « c’est une question compliquée de savoir pourquoi nous n’avons pas atteint les objectifs que nous espérions en 2023 », commence celui qui est le directeur général de Yamaha Motor Racing. « Je ne peux pas donner de réponse précise à cela. On y réfléchit beaucoup. Bien sûr, le package aérodynamique a changé depuis et cet aspect est devenu plus important ces dernières années. La conception des pneus a également changé et de nombreux éléments entrent en compte. C’est une frustration pour nous, surtout pour Fabio, car il a été champion du monde il y a deux ans et l’année dernière, il a longtemps mené le classement général ».

Lin Jarvis : « à un moment donné, Fabio s’est rendu compte : « nous n’y arriverons pas, nous devons l’accepter » »

« Cette année, Fabio n’est tout simplement pas au niveau de nos concurrents », résume Jarvis. « Bien sûr, la frustration grandit car il s’est vraiment battu dans la première partie de saison et espérait pouvoir se battre pour le championnat. Mais à un moment donné, Fabio s’est rendu compte : « Nous n’y arriverons pas, nous devons l’accepter. Je dois travailler maintenant pour l’avenir. Après cela, un changement de mentalité s’est produit. C’est pourquoi nous avons remarqué une approche différente avec Fabio lors du dernier Grand Prix. Il était également important pour son propre bien-être mental de remettre ce cap à zéro ».

Lin Jarvis commente aussi ce qu’il a retenu des analyses de son pilote : « Fabio a souvent expliqué que son désavantage dans les combats était que les autres machines devaient être conduites complètement différemment des nôtres ». Ce qui a des conséquences : « cela est particulièrement préjudiciable lorsque nous manquons de puissance moteur. Nous avons toujours eu du mal dans les lignes droites. Mais la grande force de la M1 a toujours été sa capacité de freinage, qui est aussi l’une des forces de Fabio. Mais si l’on manque d’adhérence à l’arrière, freiner tardivement n’est pas chose aisée. Nous avons surtout du mal sur les pistes avec peu d’adhérence. Nous l’avons vu à Barcelone et sur d’autres circuits » conclu-t-il.

Pendant ce temps, le marché des transferts a repris de la vigueur avec Honda recherchant un nouveau fer de lance pour encaisser le départ de Marc Marquez, si possible espagnol pour contenter Repsol. La rumeur veut que Maverick Viñales soit dans la ligne de mire. Ce qui ouvrirait un poste chez Aprilia.