Lin Jarvis est resté longtemps silencieux après les péripéties des Grands Prix d’Espagne comme de France où le panel des commissaires de la FIM a été sous le feu roulant des critiques. Freddie Spencer et ses collègues ne sont maintenant plus loin de faire l’unanimité contre eux. Et à des niveaux de plus en plus élevés. Ainsi, les pilotes ne sont plus les seuls à se plaindre du travail des arbitres. Les hauts représentants des teams officiels remettent aussi leur compétence et leur discernement. A l’instar de Lin Jarvis garant des intérêts de Yamaha qui déplore aussi une action des pilotes sur la piste qui lui rappelle un autre sport, ce qu’il déplore profondément…
On commencera par cette action qui fait florès, et qui est la conséquence d’une confiance décroissante envers les arbitres. Car si on veut les influencer dans l’action, c’est que l’on ne croit plus en eux. Comment ? En s’exprimant avec force gestes lorsque l’on a été dépassé, le mécontentement venant non pas du fait d’avoir été dépossédé de sa position, mais dans l’idée de la récupérer sur le tapis vert en voulant persuader d’une manœuvre illicite…
On l’a vu au Grand Prix de France avec notamment ça :
Et cela excède Lin Jarvis : « les commissaires doivent distinguer les gestes intentionnels des gestes feints. Cela vient du football. Tout attaquant dont le tibia a été légèrement caressé par un défenseur tombera alors dramatiquement dans la surface de réparation pour impressionner l’arbitre et l’influencer pour qu’il accorde un penalty. Mais ces méthodes n’ont pas leur place en MotoGP ».
Lin Jarvis : « pour le moment, il n’y a pas de cohérence et de logique reconnaissables dans les jugements »
Une dramaturgie qui s’est mise en place parce que les arbitres ne sont pas à la hauteur. C’est du moins ce que l’homme de Yamaha assure sur Speedweek : « nous avons certainement besoin d’un examen approfondi du comportement des commissaires » tonne Lin Jarvis. « Parce que je pense que la critique des décisions peut être entendue à l’unanimité de tous les côtés. Le facteur fondamental qui est la confiance des pratiquants de ce sport dans ce système a disparu ».
« Dans ces circonstances, les responsables doivent réagir » signale l’Anglais. « Ils doivent restaurer la confiance dans le rôle des commissaires. Ce n’est pas une tâche facile. Personne ne niera qu’être arbitre dans ce sport à grande vitesse avec autant de manœuvres de dépassement est une tâche difficile. Mais il doit y avoir une meilleure façon d’améliorer ce type de justice ».
Il constate : « pour le moment, il n’y a pas de cohérence et de logique reconnaissables dans les jugements. Tous les cas et tous les pilotes ne sont pas traités de la même manière. Un équilibre serait très important. Mais ce n’est pas le cas pour le moment. Certains incidents sont punis, d’autres non, bien qu’ils soient de valeur égale. Des sanctions sont parfois imposées même pour les plus petites infractions. Tout et tout le monde est mis en œuvre pour montrer à quiconque que les commissaires sont au travail. Mais à qui devez-vous le prouver ? Qui les a chargés de prouver constamment qu’ils sont prêts à infliger des sanctions ? ». Des questions qui mériteraient en effet des réponses…