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Lin Jarvis

Yamaha fera la saison 2023 de MotoGP avec seulement ses deux motos officielles, une configuration exceptionnelle au regard de l’histoire de la marque dans la catégorie. Mais le fait est qu’à Iwata, on ne sait pas garder ses partenaires bien trop considérés comme de simples clients. Tech3 est parti intégrer la famille KTM et RNF est heureux qu’Aprilia lui ait fait une place dans son projet. Les Européens savent ce qu’avoir l’esprit de groupe signifie, au contraire des Japonais. Et ce n’est pas Ducati, avec ses huit machines sur la grille de départ qui sont qui plus est les meilleures du moment qui démontrera le contraire. Pour Yamaha, le temps de jouer les divas est révolu. Il faut à présent séduire. Mais qui ? C’est tout le problème de Lin Jarvis qui compte sur l’affection développée par une belle histoire commune pour s’en sortir. Un pari risqué…      

Si Fabio Quartararo s’est déjà exprimé sur le sujet de la perte de l’équipe satellite Yamaha en affichant sa conviction qu’elle n’était pas si grave, car n’apportant rien de majeur dans le développement de la M1, son patron Lin Jarvis lui rappelle qu’il en va tout autrement depuis la validation d’un nouveau format des Grands Prix qui entrera en vigueur cette année. Et c’est même une vraie préoccupation au sein du staff Yamaha. Sur Speedweek, on lit ainsi cette intervention de l’Anglais : « nous avons discuté à Sepang de la manière dont le manque d’une équipe cliente pourrait affecter la saison 2023. Nous en avons discuté dans le groupe de gestion de projet, et Sumi-san était là aussi ».

Et qu’est-il ressorti de cette entrevue entre hautes autorités du projet Yamaha en MotoGP ? « Maintenant que nous essayons de nous remettre sur pied après la saison dernière, où nous n’avions pas assez de vitesse et de performance, le manque d’équipe satellite n’est pas un inconvénient » répond Lin Jarvis avant d’ajouter : « mais il peut y avoir des inconvénients les week-ends de GP lorsque nous avons besoin de configurations pour différents scénarios, lorsque le temps change et que la décision de passer directement en Q2 est déjà prise vendredi ».

Lin Jarvis

Lin Jarvis : « ne pas avoir de team satellite ne nuira pas au développement de la moto, mais cela nuira à la course« 

Un vide stratégique exacerbée par la situation idéale que s’est aménagée Ducati qui s’est donné les moyens de sa réussite… « Notre concurrent italien dispose des informations et des données de huit pilotes, qui essaient différentes choses et testent différents composés de pneus ; nous aurons donc certainement des inconvénients. C’est mon opinion : cela ne nuira pas au développement de la moto, mais cela nuira à la course ».

Certes, mais qui, à l’horizon 2024 lâchera la proie d’une bonne moto européenne pour l’ombre d’une M1 qui a beaucoup perdu de sa superbe depuis quelques saisons déjà ? LCR est plus que lié à Honda depuis 2006 et, contractuellement, il n’y a que Gresini qui se retrouverait libre fin 2023. Mais bien sûr, les Italiens n’affichent aucune intention de lâcher leurs Ducati. Alors ? Alors, il y a cette option de la VR46, que le Président de la FIM Jorge Viegas avait imprudemment jeté dans les bras de Yamaha au soir de sa réélection. Valentino Rossi a beau avoir construit l’essentiel de son prestigieux palmarès autour des trois diapasons, il n’en reste pas moins un patron qui doit décider avec la tête et non le cœur. Et la raison commande aujourd’hui de rester avec Ducati, ce qui est prévu jusqu’à fin 2024…

Mais Lin Jarvis croit qu’en jouant de la corde sensible, il peut renverser la situation… « Nous voulons revenir avec une équipe satellite dès que possible », clame Lin Jarvis à qui veut l‘entendre. « C’est mon urgence absolue, mais nous ne voulons pas perdre de temps inutile. Si nous trouvons une solution pour 2024 qui corresponde à notre stratégie pour l’avenir, elle serait la bienvenue. Ce ne sera pas si facile car la plupart des équipes ont des contrats valides. Bien sûr, il y a beaucoup de discussions avec VR46… Nous travaillons en étroite collaboration avec eux, ils dirigent notre équipe Moto2 Master Camp, nous entretenons une relation très étroite avec Valentino. Il a piloté une Yamaha d’usine dans le championnat du monde MotoGP pendant 16 ans ».

Lin Jarvis termine ainsi son exposé : « la logique dirait que c’est une bonne direction à prendre. Avec Marco Bezzecchi et Luca Marini, Valentino a deux pilotes pleins d’espoir. Et nous soutenons la VR46 Riders Academy avec des motos Yamaha. Il est très logique d’emprunter cette voie. Mais ils ont un contrat avec Ducati pour 2024… ».

Lin Jarvis avec Valentino Rossi : un accord sera-t-il conclu pour 2024 ?

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