Chez Yamaha, comme chez Lin Jarvis, on a toutes les raisons de jubiler et de se féliciter d’avoir dans ses rangs le pilote du moment qu’est Fabio Quartararo. Amené par Petronas après un enchainement d’événements improbables à la création d’une structure refusée par Dani Pedrosa puis par Jorge Lorenzo, mais qui a fait les belles heures de Yamaha l’an dernier et qui changera de couleurs l’an prochain, ce n’est rien de dire que l’avènement du Français n’avait rien de prémédité. Et pourtant, sans lui, la marque n’aurait certainement pas été en mesure de toiletter un palmarès figé depuis 2015 au vu de la position des autres M1. Le grand patron Lin Jarvis le sait et il reconnait qu’il a un grand pilote dans le box. Qui en rappelle un autre…
Le moment est à la liesse, à la célébration et à la cohésion. Il sera bien temps, plus tard, de parler de l’horizon ouvert pour 2023, tel que l’a déjà signalé le manager Eric Mahé. Nous sommes en 2021, et Fabio Quartararo succède à Jorge Lorenzo sur les tablettes de Yamaha qui recensent les titres pilotes en Grand Prix. Dans les rangs d’Iwata, c’est le soulagement : « nous savions que Fabio était un talent extraordinaire qui sait comment tirer le meilleur parti de la M1. Il a réalisé son rêve grâce à un travail acharné, de la passion et des courses spectaculaires mais propres », a déclaré le président de Yamaha, Yoshihiro Hidaka. Le patron de l’équipe, Massimo Meregalli, a ajouté : « la façon dont il a géré la grande pression souligne qu’il est un digne champion du monde. Cela montre à quel point il a mûri ».
Mais la parole la plus écoutée est celle du directeur Lin Jarvis : « lorsque nous l’avons fait entrer dans l’équipe d’usine pour cette saison, nous savions déjà à quel point il était talentueux. Il a non seulement répondu à nos attentes, mais les a même largement dépassées ». Tellement d’ailleurs, qu’il a donné une impression de déjà-vu qui fait entrer le Français dans une autre dimension : « il peut marcher sur cette étroite frontière entre le dévouement incessant à gagner et à s’améliorer et le plaisir sur la moto. Une qualité que notre équipe a déjà vue avec Valentino Rossi, le pilote Yamaha le plus titré de la catégorie reine » lâche-t-il sur motogp.com.
Lin Jarvis : « Quartararo se bat et bat ses adversaires équitablement, en s’appuyant uniquement sur son talent et sa technique«
Du fun donc, comme premier objectif ou comme condition sans laquelle il serait impossible de gagner, avec les victoires qui, à leur tour, alimentent un nouveau plaisir. Une sorte de recette pour le champion, selon Lin Jarvis, qui a également tenu à souligner une autre caractéristique de Fabio Quartararo : « il a un courage impressionnant » a-t-il dit. « Cela l’a conduit à ne jamais terminer une course en dessous de la huitième place, même lors des week-ends les plus durs, sauf quand il a eu un problème au bras à Jerez. Et de toute façon, même alors, il a terminé treizième. Jusqu’à présent, il n’a jamais terminé une course en dehors des points cette saison. »
Une force d’esprit qui s’est donc aussi traduite par la capacité de savoir survoler les problèmes d’une Yamaha M1 qui, objectivement, peinait parfois un peu plus que prévu. Des petits problèmes rencontrés au cours de la saison qui n’ont pas affaibli l’âme du pilote français. « Il a réussi à remporter le championnat du monde avec deux courses encore à disputer » a conclu Lin Jarvis. « Les statistiques sur cette saison disent déjà tout et il n’est pas besoin de répéter combien il méritait ce titre. Ils montrent que Fabio ne ménage aucun effort, mais il parvient également à ne pas être submergé par la pression qu’apporte la lutte pour un titre mondial. Il se bat et bat ses adversaires équitablement, en s’appuyant uniquement sur son talent et sa technique ». Une pépite que Lin Jarvis va devoir garder dans son écrin frappé des trois diapasons.