Yamaha est un leader fragile dans ce championnat MotoGP qu’il a pourtant entamé en fanfare, avec deux victoires. Dont un doublé suivi d’un triplé. Mais pendant que les pilotes sablaient le Prosecco, les moteurs des M1 sur le podium demandaient grâce. Il a fallu en envoyer un au Japon pour autopsie, ce qui a permis de découvrir un problème de soupape. Et c’est là que le feuilleton commence…
Un feuilleton qui a amené Yamaha à penser à une demande auprès de ses adversaires, dans le cadre de l’association des constructeurs, afin d’ouvrir la mécanique affaiblie pour la traiter. Une dérogation au règlement qui nécessite l’unanimité desdits concurrents. Qui était loin d’être garantie.
Alors, plutôt que de se risquer à un camouflet cuisant, on a travaillé autrement chez Yamaha. Lin Jarvis explique : « au cours des deux dernières semaines, nous avons eu deux réunions MSMA ici à Spielberg. Nous avons un calendrier très serré avec beaucoup de choses à discuter en plus de la question de nos moteurs, comme des concessions et d’autres choses. Il y a une semaine, Yamaha a fait une demande. Pas directement à MSMA, mais nous l’avons envoyée au directeur technique du MotoGP car il faut lui parler si on veut ouvrir le moteur pour remplacer un composant pour des raisons de sécurité ».
Il y a une semaine, Yamaha a demandé le remplacement de certaines pièces « que nous avons cessé d’utiliser à cause des deux pannes que nous avons eues lors des premiers Grand Prix ». Les fabricants ont demandé des tests supplémentaires au fabricant de soupapes et sur le problème spécifique. Cette semaine, à l’usine, ils ont fouillé l’énigme et ont trouvé une solution.
« Nous pouvons gérer sans problème de sécurité sur la piste »
« Nous en avons appris plus sur les soupapes et aussi sur la cause possible de la panne, nous avons vérifié la situation, nous pouvons la gérer sans problème de sécurité sur la piste » assure Lin Jarvis. « Nous le ferons en combinant le réglage du moteur avec la rotation du moteur tout au long de la saison. Nous sommes confiants. En fait, nous utiliserons ces premiers moteurs ce week-end ».
On les surveillera de près et nous verrons si Yamaha se trouve dans l’obligation d’abaisser le régime moteur. Enfin, au sujet de la première démarche auprès de la MSMA, on rappellera que KTM et Aprilia avaient donné le feu vert aux demandes d’Iwata. Mais les autres usines, notamment Honda, ont demandé des détails plus approfondis sur l’origine de la panne. La société japonaise aurait dû alors dévoiler une partie de ses projets et cela l’a incité à trouver des solutions en interne, afin de préserver la fiabilité du moteur d’ici la fin de la saison MotoGP 2020.