Les résultats de Franco Morbidelli en tant que pilote officiel Yamaha sont tellement décevants qu’il est passé du stade de déception à celui de curiosité dans le paddock. Il est en effet le seul de la grille MotoGP à bénéficier du total soutien d’un patron Lin Jarvis qu’il déçoit à chaque sortie sur la piste. Une situation qui perdurera jusqu’à la fin de son contrat 2023 tellement son désaccord avec une M1 taillée pour son équipier Fabio Quartararo est grand. Mais le directeur général de Yamaha Motor Racing assumera apparemment jusqu’au bout la présence de de l’italo-brésilien qui n’a pas la même estime de soi qu’un certain Andrea Dovizioso.
On rappellera en effet que, dans un fond de grille et de peloton où il a pris un abonnement longue durée, Franco Morbidelli rencontre souvent un Andrea Dovizioso dont la redondance de ces résultats déprimants lui a révélé qu’il était tant d’arrêter les frais, sous peine de ne laisser dans l’histoire que cette trace profonde de l’échec. Car la Yamaha que Fabio Quartararo mène avec le plus grand des brios, ne dilue pas le talent de n’importe qui. Andrea Dovizioso est ainsi un triple vice-champion du monde consécutif, n’ayant rendu les armes que devant un Marc Marquez alors au sommet de son art.
Et Franco Morbidelli ? Ce n’est tout de même pas si mal : vice-champion du monde MotoGP en 2020 et Champion du Monde de Moto2 en 2017. Tout ça pour ce bilan après 13 courses en 2022 : 26 points et cinq résultats blancs. Mais ce qui est saisissant, ce sont à chaque fois ses commentaires annonçant des lendemains qui chantent. En Autriche après sa chute parmi les sans grades et alors que son équipier faisait l’admirable prestation que l’on sait, il a notamment commenté : « je me sentais bien, mon rythme était vraiment correct. C’est dommage, mais nous avons fait des progrès positifs ce week-end, c’est certain. J’ai pu extraire un meilleur potentiel de la moto et être globalement plus rapide. C’est bon. Nous devons continuer ainsi ».
Lin Jarvis : « Franco Morbidelli reste »
Et il continuera effectivement ainsi. C’est même Lin Jarvis qui le rappelle : « Franky reste. Le reste est absurde » lit-on sur Speedweek. Le patron tenait ainsi à calmer les rumeurs voulant que Morbidelli regarde avec envie du côté de RNF Aprilia où il y retrouverait celui avec qui il a eu ses derniers bons résultats, soit Ramon Forcada. Il pourrait aussi repartir de zéro avec une Aprilia. Mais pour en arriver là, il faudrait une rupture conventionnelle.
Cela ne semble dont pas à l’ordre du jour pour un Lin Jarvis qui n’aurait pas de solution de rechange. Toprak Razgatlioglu semble avoir compris où était son intérêt et sa vocation en WSBK alors que Remy Gardner ou Darryn Binder ne seront jamais envisagés par l’Anglais. Alors, tant que Fabio Quartararo ne se blesse pas et continue comme ça, où est le problème ?