C‘est un sujet rappelé par Lin Jarvis dont on ne parle plus, puisque Marc Marquez s’est approprié l‘actualité avec sa retentissante décision validée par Honda de quitter son statut de pilote officiel du premier constructeur mondial, pour celui d’un pilote privé en vue de chevaucher cette satanée Ducati chez Gresini. Mais c’est un thème important pour les deux constructeurs japonais encore en lice en MotoGP, puisqu’il leur offre la possibilité de travailler et de développer plus leurs motos que leurs concurrents européens qui leur roulent désormais dessus pratiquement à chaque Grand Prix. Il s’agit des nouveaux points de concession au règlement à leur accorder pour qu’ils remontent la pente. Le promoteur Dorna a assuré qu’ils arriveront en 2024, même si certains constructeurs européens, à commencer par KTM, sont vent debout devant les largesses à venir et qui doivent être déterminées. Justement, en quoi consisteraient-elles ? Lin Jarvis, qui serait concerné pour Yamaha, répond.
Les points de concession au règlement pour aider Honda et Yamaha à revenir dans la course arrivent. Dorna l’a assuré, même si l’unanimité ne sera probablement de mise si l’on en juge par les positons actuelles de certains constructeurs, dont KTM. Lin Jarvis, dans un entretien avec Speedweek, explique le sens de la démarche : « nous ne voulons pas de changements qui nous procurent des avantages techniques. Nous ne voulons pas 10 kg de moins ni 20 ch de plus que tout le monde. Nous voulons juste quelques avantages qui nous aideraient à revenir au niveau de nos concurrents » dit-il.
Il précise aussi ceci, qui remet le sens de l’honneur japonais à sa place … « Ce n’est pas le moment pour les constructeurs japonais d’être fiers », déclare directeur général de Yamaha Motor Racing. « Lorsque vous êtes dans une compétition, vous devez saisir toutes les opportunités qui vous aident à être compétitif. Dans notre cas, il s’agit de revenir en situation de compétition. Yamaha est totalement ouvert à de nouvelles concessions. Dans le passé, Honda et Yamaha ont accordé ces « concessions » à d’autres constructeurs lorsqu’ils entraient sur le marché ».
Lin Jarvis : « dans l’intérêt du sport, il est important d’avoir cinq usines compétitives dans la compétition »
Il rappelle enfin l’enjeu pour tout le monde : « dans l’intérêt du sport, nous parlons des spectateurs sur la piste et devant la télévision, des exploitants de piste, des promoteurs, de la FIM et de toutes les autres personnes impliquées. Il est important d’avoir cinq usines compétitives dans la compétition. Nous sommes actuellement confrontés à une situation très bizarre et inhabituelle. Trois constructeurs européens ont soudainement pris les devants et sont très forts. Les usines japonaises, en revanche, sont en difficulté. Idéalement, il faut remédier à cette situation ».
Mais concrètement, ce serait quoi ces points de concessions ? L’Anglais répond pour Yamaha : « plus que toute autre chose, plus de pneus nous aideraient. Nous souhaitons également que nos pilotes réguliers puissent tester sur plus de pistes différentes que le nombre limité actuellement autorisé. Donc plus de pneus d’essai et plus de journées d’essais, plus un package aérodynamique supplémentaire pour le reste de la saison. Nous n’aurons peut-être pas besoin de plus que les deux autorisés. Mais si nous avons la chance d’avoir un troisième package, ce serait utile car nous avons certainement du rattrapage à faire en termes d’aérodynamique. Peut-être qu’un développement moteur en plus après le début de la saison serait également le bienvenu. L’important est que nous puissions tester davantage et ensuite utiliser les résultats positifs des tests supplémentaires au cours de la saison au Grand Prix ». Voilà ce qui est actuellement en discussion …