L’année 2023 sera un grand rendez-vous pour une équipe Yamaha qui devra montrer, avec une nouvelle M1 plus puissante, qu’elle est toujours une force majeure en MotoGP. Ce ne sera pas si simple, car ce qui a été vu en 2022 a beaucoup inquiété tandis que le premier test de l’intersaison à Valence n’a pas du tout rassuré. Et puis il n’y aura plus que deux motos sur lesquelles travailler, avec deux pilotes très éloignés en termes de performances. Le patron sur le terrain Lin Jarvis sait tout ça mieux que quiconque, comme il se rend très bien compte que son pilote test Cal Crutchlow est devenu une pièce essentielle dans son dispositif affaibli…
Lin Jarvis doit recharger au mieux ses batteries durant cette trêve hivernale, car ce qui l’attend en 2023 va certainement le mettre à rude épreuve. Yamaha doit ainsi revenir au contact de Ducati et convaincre ainsi son pilote Fabio Quartararo qu’il a eu raison d’accorder sa confiance pour deux ans de plus. A défaut, tout s’effondrera, ce qui amènera sans doute alors à des arbitrages en provenance d’Iwata… Dans un entretien relayé par Todocicuito, l’Anglais commence par se rassurer : « nous sommes assez confiants que l’année prochaine nous aurons plus de puissance et cela aidera tous les pilotes Yamaha. Espérons que nous pourrons nous battre pour un autre championnat ».
« Tous les pilotes Yamaha » ? Sous la lumière des projecteurs, il n’y en aura que deux. Ce qui met le troisième qui évolue dans l’ombre en position de force. Et Lin Jarvis l’a bien compris. Il met ainsi en avant l’intéressé qui est Cal Crutchlow, qu’il espèrera utile à Fabio Quartararo, tandis que pour ce qui concerne Franco Morbidelli, il sera celui qui démontera les alibis… « Le fait que Cal ait très bien roulé a montré que la Yamaha n’est pas seulement une moto à un seul pilote » signale ains Lin Jarvis en rappelant l’excellente tenue de son pilote test lors des six derniers Grands Prix de la saison 2022, effectués comme remplaçant d’un Andrea Dovizioso qui a fait valoir ses droits à pension.
Lin Jarvis se souvient de l’humeur de Cal Crutchlow mobilisé pour les dernières courses 2022 : « c’est probablement mieux si je ne vous parle pas de sa première réaction !«
Lin Jarvis insiste même : « si Cal arrive et peut le faire, vous pouvez le faire aussi. Donc, de ce point de vue, c’est très bien ». Ce qui l’amène donc à ce constat : « avec seulement deux motos en piste, nous aurons certainement plus que jamais besoin de Cal. C’est bien qu’au cours de ces six courses, Cal ait montré une fois de plus, à lui-même et à nous, qu’il est toujours un pilote compétitif et qu’il est toujours dans la bataille. L’année prochaine ses essais seront plus importants. Parce que nous n’aurons pas les quatre pilotes tous les week-ends ».
Une réflexion qui débouche sur celle de pouvoir compter, à l’occasion de quelques meetings, sur au moins trois représentants … Mais ce n’est pas gagner : « peut-être le verrons-nous faire quelques Wildcards l’année prochaine. Nous n’avons pas encore décidé, nous n’avons pas de plan fixe, mais c’est ce que j’aimerais voir personnellement » dit l’homme de Yamaha qui sait ce qu’il va devoir affronter lorsqu’il proposera ce plan à Cal Crutchlow… « Cal est un personnage, donc vous entendrez toujours ce qu’il pense honnêtement tout de suite… Ce n’était pas facile de lui demander de revenir, car il avait pris sa retraite et était plutôt content de jouer son rôle de testeur. C’est probablement mieux si je ne vous parle pas de sa première réaction ! » termine Jarvis.
