Dans le monde des acquisitions sportives, Liberty Media, déjà maître de la Formule 1, avait les yeux rivés sur un nouveau trophée : le MotoGP. Annoncé avec tambours et trompettes en avril de l’année dernière, l’ambition de l’Américain de faire rugir son moteur dans l’univers des deux-roues semblait inarrêtable. Mais comme un pilote qui prend un virage trop serré, l’acquisition a dérapé dans les sables bureaucratiques de Bruxelles. La Commission européenne, loin de donner le feu vert, a plutôt mis le pied sur le frein.
Le projet de rachat de Dorna Sports, détenteur des droits du MotoGP, par Liberty Media, déjà propriétaire de la Formule 1, est au cœur d’une bataille juridique complexe. Les autorités européennes de la concurrence ont ouvert une enquête approfondie, retardant ainsi considérablement la finalisation de cette opération.
L’acquisition du MotoGP par Liberty Media, propriétaire des droits de la Formule 1, devait initialement se concrétiser en début 2025, mais la transaction a été retardée après que la Commission ait ouvert une enquête de phase II, marquant une étape décisive dans l’évaluation de l’impact de cette acquisition sur la concurrence, particulièrement dans le domaine des droits de diffusion de contenus sportifs.
L’enquête de phase II n’est pas simplement une réévaluation superficielle, mais une analyse approfondie qui s’intéresse à la réduction de la concurrence entre Liberty Media et Dorna Sports dans l’octroi de licences de diffusion. La Commission a soulevé des préoccupations quant à l’impact de l’acquisition sur la concurrence, notant que cela pourrait renforcer la position de Liberty Media et Dorna vis-à-vis des fournisseurs de contenus sportifs, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix.
L’un des points clés soulevés est la domination de la Formule 1 sur le marché européen, où le MotoGP est son principal concurrent. La Commission a ainsi mis en lumière les risques de cette acquisition pour les marchés nationaux européens, où la concurrence pourrait se voir réduite de manière significative.
Ce délai imposé par Bruxelles signifie un retard de près d’une saison sur les plans de Liberty Media et de Dorna
Le 14 mai 2025 est la date limite fixée par la Commission pour prendre une décision finale concernant l’acquisition. Bien que le processus prenne plus de temps que prévu, Liberty Media reste optimiste. Le géant américain, fort de son expérience dans le domaine de l’acquisition et de la gestion de droits sportifs, est convaincu de pouvoir surmonter les obstacles juridiques et d’obtenir l’approbation nécessaire. En réponse à ces retards, le département commercial de la Formule 1 a été transféré à une nouvelle société, permettant à Liberty Media de se repositionner en attendant une résolution.
En attendant l’approbation de l’UE, Dorna Sports, dirigée par Carmelo Ezpeleta, continue de se concentrer sur ses objectifs à long terme pour le MotoGP. Ezpeleta a exprimé son enthousiasme face à l’opportunité de collaborer avec Liberty Media, mais a aussi souligné que l’entreprise poursuivait sa propre stratégie de développement. « Nous sommes déterminés à poursuivre notre stratégie visant à amener le sport vers de nouveaux sommets et à poursuivre notre taux de croissance impressionnant« , a-t-il déclaré. Dorna reste confiante, avec l’objectif de toucher une base de fans mondiale de plus de 500 millions de personnes, malgré les incertitudes liées à l’acquisition par Liberty Media.
Ce délai imposé par Bruxelles a un impact direct sur les plans de Liberty Media et de Dorna. Le calendrier initialement espéré pour la finalisation de l’acquisition sera retardé d’environ une saison, retardant également les bénéfices escomptés de ce partenariat. Cela signifie que les effets positifs attendus de cette reprise, tels que de nouvelles stratégies commerciales et des partenariats renforcés, devront patienter. En attendant, la saison MotoGP 2025 débutera comme prévu, sous la gestion actuelle de Dorna Sports.
Bien que l’acquisition de MotoGP par Liberty Media soit en attente de l’approbation de la Commission européenne, les parties concernées restent optimistes. Les prochaines semaines et mois seront décisifs pour le futur du MotoGP et son intégration potentielle dans l’empire sportif de Liberty Media.