En MotoGP et ailleurs, les salaires des pilotes moto, quand ils en touchent un, ont toujours sidéré par leur modestie au regard des risques pris pour le mériter. Un déséquilibre d’autant plus indécent qu’il y a beaucoup d’autres disciplines qui ont une aura planétaire et où l’on y gagne largement mieux sa vie sans jamais risquer le blessure ou même la mort. Certes, les chiffres qui vont suivre seront toujours mirifiques pour le commun des mortels que nous sommes, mais, tout de même, ce n’est pas si cher payé.
Et ça l’est encore moins que les temps ont aussi changé, faisant baisser les revenus qu’un pilote de renommée internationale peut engranger durant sa carrière. L’âge d’or a été vécu par Valentino Rossi. La légende aux neuf couronnes, dont sept dans la catégorie majeure des Grands Prix, a gagné des sommes au cours de ses années de gloire qui dépassent de loin celles de n’importe quel pilote d’aujourd’hui, et même tout autre pilote de l’histoire. Le Doctor a empoché 30 millions d’euros par an en 2008, 2009 et 2010, selon La Gazzetta dello Sport, lorsqu’il était au sommet de sa renommée.
Son crépuscule sportif n’a pas vraiment impacté son pouvoir d’achat. Selon la même source, en 2020, l’une de ses pires années de course, les revenus de Valentino Rossi ont totalisé 140 millions d’euros, grâce aux prix de course, aux sponsors, aux revenus de Yamaha, aux marchandises personnelles et à d’autres entreprises auxquelles il était lié. Le plus gros revenu du MotoGP aujourd’hui est Marc Marquez. Il empoche 12,5 millions d’euros par an auprès de Honda, sur un contrat qui court jusqu’à fin 2024, rapporte Cuatro.
Jack Miller pilote MotoGP : « cela peut arriver avec les choses que vous aimez : vous en avez peur, mais vous n’y pensez pas vraiment »
Oui mais pour faire quoi ? Il faut rappeler ce que c’est que d’être un pilote MotoGP, par rapport à un homologue en Formule 1, un joueur de football ou de golf … Jack Miller donne le ton avec ce souvenir : « En Australie, où j’ai grandi, avant chaque course, vous faites un briefing pour les pilotes », a déclaré Miller à GQ. « Et ils vous disent : ‘Vous pouvez être tué ou blessé, votre machine peut être endommagée ou détruite. C’est quelque chose qui se brûle à l’arrière de votre cerveau – et j’ai cassé plus de 30 os et perdu de très bons amis. Mais ai-je déjà pensé à arrêter le sport ? Cela me vient-il même à l’esprit ? Jamais. Cela peut arriver avec les choses que vous aimez : vous en avez peur, mais vous n’y pensez pas vraiment ».
La version Fabio Quartararo n’est pas mal non plus : « il faut mettre ses burnes sur la moto et donner le meilleur de soi. Je me suis cassé le pied, le dos, les poignets, les doigts. . . plusieurs choses ! En fait, mon poignet gauche est vraiment mauvais – je l’ai cassé en plus de 20 parties. Mais c’est le passé. Maintenant nous devons nous concentrer sur le présent ».
Et tout ça pour combien ? Voici les salaires annuels de chaque pilote MotoGP en 2022, selon La Gazzetta dello Sport :
Marc Marquez – 12,5 M€
Fabio Quartararo – 6 M€
Joan Mir – 6 millions d’euros
Francesco Bagnaia – 5 millions d’euros
Pol Espargaró – 3,5 millions d’euros
Jack Miller, Alex Rins , Franco Morbidelli – 3 millions d’euros
Johann Zarco – 2 millions d’euros
Maverick Viñales – 2 M€
Aleix Espargaró – 2 M€
Alex Marquez, Jorge Martin – 1 million d’euros
Miguel Oliveira – 625 000 €
Takaaki Nakagami, Brad Binder – 500 000 €
Enea Bastianini, Fabio di Giannantonio – 375 000 €
Luca Marini – 300 000 €
Darryn Binder, Marco Bezzecchi, Raul Fernandez, Rémy Gardner – 250 000 €
