Aprilia en MotoGP, c’est le faire-valoir de luxe. La marque a beau faire partie du puissant groupe Piaggio, elle reste abonnée à la dernière place au classement général des constructeurs au terme de la saison. Encore cette fois, le fabricant de la RS-GP a complété sa collection de cuillère de bois, en regrettant 23 points à KTM. L’aventure se vit dans les locaux de Gresini, les pilotes clament à qui veut l’entendre que leur moto est au bout du bout de son évolution, et on y recrute à tour de bras des personnes venues de la Formule 1. Parmi eux, Massimo Rivola, directeur, qui donne une feuille de route pour 2020 qui ressemble, à s’y méprendre, à un gribouillage encore à déchiffrer…
Quid d’Aprilia en 2020 ? On ne sait, mais l’usine de Noale a attiré l’attention sur elle par ses recrutements effectués en 2019 et l’annonce d’une nouvelle moto profondément remaniée. Ce serait même carrément un nouveau départ. Pas mal, mais on restera prudent car, pour le moment, on a beaucoup entendu sur les intentions, mais toujours rien vu sur la piste. Un écart que les pilotes Aleix Espargaró et Andrea Iannone ne sont pas les derniers à souligner…
Mais le directeur d’Aprilia Motorsport garde le cap. Avant de lever le voile sur 2020, il fait ainsi un point de situation : « je suis très satisfait de nos deux pilotes », a déclaré Massimo Rivola, dans une interview accordée à « Motorsport-Total.com ». « Ils sont complètement différents, nous avons un grand athlète avec Aleix, il a une bonne performance, il connaît très bien Aprilia et la moto et il est très important pour nous. »
« Andrea a beaucoup de talent, mais il a toujours besoin de mieux comprendre notre moto, il a eu des hauts et des bas, mais lorsque tout va bien, alors tout va bien. Je pense que nous n’avons pas vu tout son potentiel. Je suis heureux d’avoir Aleix, car il peut pousser Andrea à la limite. » On rappellera que Iannone a également apporté l’expérience de Ducati et de Suzuki. Quant au pilote test Bradley Smith, il n’est même pas mentionné…
Certes, mais en 2020, les négociations en vue des campagnes 2021 et 2022 seront aussi lancées. Au vu de la situation d’Aprilia, Rivola se montre réaliste : « je peux imaginer qu’ils parlent à quelqu’un d’autre, et si j’étais le responsable d’un pilote, j’essaierais aussi de trouver la meilleure moto ou de compléter le contrat actuel. » Dès lors, il faudra être très convaincant au sujet de l’opus 2020…
Justement : « je serais heureux de voir que la nouvelle moto offre un bon potentiel et cela ne me dérangerait pas si nous avions des problèmes au cours des trois ou quatre premiers mois, tant que nous grandissons et que nos performances s’améliorent. » Avant le début de la saison, il n’y aura que les essais en Malaisie et au Qatar, puisque ni à Valence pas plus qu’à Jerez on a vu le début d’une pièce de la nouvelle Aprilia.
A long terme, Rivola espère qu’Aprilia rejoindra le milieu de peloton avec la nouvelle moto : « je serais heureux si les deux pilotes se classaient dans le top 10. Cela doit être l’objectif et je serais plus que satisfait si nous atteignons le podium, mais je pense que c’est trop tôt pour la saison prochaine, à moins d’un podium chanceux.» A l’instar de Pol Espargaró pour KTM au terme du Grand Prix de Valence humide en 2018.