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Nous avons assisté le weekend dernier, à un Grand Prix pour le moins étrange. Cet évènement, heureusement sans drame, pose tout de même des questions. Rassemblons donc toutes ces interrogations et tentons d’expliquer.

1) La grève des pilotes : Légitime ?

C’était le sujet brûlant d’il y a une semaine à peine, qui divisait la communauté des fans mais aussi le paddock. Fallait-il faire grève ? Sans doute.

Pour rappel, les grèves sont monnaie courante dans l’histoire des sports mécaniques. La plupart du temps, cela est lié aux piètres conditions de piste (Misano 1989 en moto), ou au mauvais traitement des pilotes par l’organisation elle-même (Kyalami 1982 en Formule 1). Quoi qu’il en soit, ces actions sont toujours légitimes. Les pilotes sont les seuls à pouvoir juger de la tenue de la course. Ils doivent supplanter la direction de course et surtout l’avis des fans. Or, à Austin, tout le monde semblait plus ou moins d’accord pour dire que le circuit était trop dangereux (des pilotes comme Jorge Lorenzo s’en plaignent depuis 2013), mais la course a quand même débuté.

Le bitume est une grande problématique aux USA, et nombreux sont les circuits inadaptés. En ce sens, il est regrettable que les pilotes aient disputé le Grand Prix, manquant de protester une bonne fois pour toute contre les instances.

Aleix Espargaró et Joan Mir, champion du monde en titre, auraient dû tenir bon et ne pas prendre le départ, tout comme le reste du plateau aurait dû les soutenir. Il ne s’agit pas d’un problème de lâcheté : Kenny Roberts, jusqu’à preuve du contraire, n’avait rien d’un lâche et il est pourtant à l’origine de nombreuses grèves liées à la sécurité. Mais finalement, en disputant tout de même la course, les pilotes se sont affaiblis face à la Dorna.

Les comparaisons avec le Tourist Trophy, bien trop souvent employées, n’ont pas lieu d’être. Ne comparons pas des pommes et des poires. Il s’agit de deux sports totalement différents où les enjeux, les acteurs, l’importance ne sont pas les mêmes.

 

Aleix était l’un des plus virulents, mais il a tout de même pris le départ. Une grève est-elle « contractuellement » possible en 2021 ? Photo : Michelin Motorsport

 

2) Jack Miller est-il incohérent ?

Après la mort tragique de Dean Berta Viñales il y a quelques semaines de cela, Jack Miller demandait des « changements ». Or, l’australien était le premier à demander la tenue de la course malgré l’état déplorable (avéré) de la piste du COTA. Au contraire, Miller aurait pu se ranger du côté des frères Espargaró et de Mir, car une fois de plus, leurs plaintes étaient légitimes.

Nous avons entendu, à de nombreuses reprises, que les catégories « des jeunes pilotes doivent évoluer vers quelque chose de plus sûr ». Oui, c’est certain. Mais cela passe d’abord par la catégorie reine qui, par son influence, donne le ton à toutes les autres. La MotoGP est la vitrine du sport moto, cela implique donc de faire des évolutions au plus haut niveau et tout le sport en sortira grandi.

3) Deniz Öncü méritait-il une telle pénalité ?

La course Moto3 fut chaotique. La direction de course, qui, cette année, ne fait pas parler d’elle pour les bonnes raisons, a manqué beaucoup de choses. Heureusement, par miracle, tous les pilotes sont encore là pour raconter ces dernières boucles.

L’accident principal impliquant quatre pilotes dont le leader du championnat Pedro Acosta est simple à expliquer. Öncü zigzague dans la ligne droite et accroche la roue de Jeremy Alcoba. Cependant, cette pénalité reste disproportionnée.

En effet, la direction de course à jugé la conséquence et non l’acte. S’il n’y avait pas eu de chute, personne n’aurait été pénalisé. Ce n’est pas la première fois qu’un pilote est rappelé à l’ordre pour ce comportement, particulièrement visible à Aragón et Losail. Mais jamais de pénalités similaires n’avaient été attribuées. Or c’est une grave erreur : Si l’on veut plus de sécurité, il faut lourdement sanctionner quoi qu’il arrive et ne pas attendre un drame. Deniz subit une « peine exemplaire », exceptionnelle, mais pas nécessairement justifiée au vu des antécédents.

4) Joan Mir et Jorge Martín méritaient-il une sanction ?

Deux questions en une. Tout d’abord, Jorge Martín. Il y a fort à parier que personne, du milieu ou pas, n’arrive à expliquer sa pénalité. Les images parlent pour elles-mêmes : Le pilote espagnol avait déjà perdu bien assez de temps en sortant de la piste. Cette décision est, comme tout le reste du Grand Prix, très étrange.

Joan Mir, après une attaque musclée sur Jack Miller, a lui aussi écopé d’une sanction. Difficile de comprendre pourquoi. Certes, l’attaque est incisive, mais aucun des deux pilotes ne chute, se fait mal ou voit sa moto endommagée. Si la Dorna blâme cela, pourquoi ne pas avoir blâmé les agissements de Marc Márquez en Autriche ou ceux de Miller au Qatar, sur Mir !

Plus que la décision, c’est l’inconstance qui fait débat. Espérons désormais que chaque contact de ce type sera donc sanctionné afin d’établir une justice.

 

En plus de cela, Marquez s’est imposé dans une course qui réservait peu de suspens. Photo : Michelin Motorsport

 

C’est tout pour ces quatre questions ? Qu’avez-vous pensé du Grand Prix ? Dites-le-nous en commentaires, tous seront lus !

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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