Lors des premiers tests MotoGP de la saison 2019 Valence, l’équipe Red Bull KTM Tech3 a été très occupée à découvrir ses nouvelles RC16 et, en ce qui concerne Guy Coulon, son nouveau pilote rookie Miguel Oliveira.
Les heures n’ont pas été comptées pour installer le box provisoire, ainsi qu’explorer les nouvelles motos et les nouveaux outils informatiques : c’est véritablement un retour au point de départ pour l’équipe française d’Hervé Poncharal qui a abandonné le relatif confort d’une Yamaha particulièrement aboutie pour se lancer dans un challenge très ambitieux pour une durée de 3 ans.
Évidemment, dans ces conditions, on ne s’attend pas à briller tout de suite, mais Guy Coulon, avec lequel nous avons pu échanger entre 2 camions, s’est toutefois révélé satisfait et positif au terme de la 2e journée d’essais, malgré la 25e et dernière place obtenue par son pilote, à 3,041 secondes du meilleur temps.
Guy Coulon : « Miguel Oliveira est un gars
très très calme. Il est incroyablement calme. Dans une situation de
découverte comme celle-ci, cela aide bien, car quand il descend de
la moto, il est dans le même état d’esprit que s’il descendait du
bus. Très calme, très posé, on discute tranquillement et on voit ce
qu’on va faire. J’ai rarement vu ça. Le fameux Gérard Manvussa
(rires).
Dans un premier temps, notre objectif est de l’amener dans les
points. Pour cela, il va falloir se bouger le cul assez
rapidement.
La KTM est très bien faite au niveau de la construction de chaque détail. Finalement, c’est plus fait pour une moto qui doit durer longtemps que pour une moto de course. Il y a plein de choses qui sont faites avec beaucoup de rigueur. C’est leur première moto et c’est sans doute leur concept de les faire comme ça, alors qu’il y a un tas de choses qu’on n’usera jamais en course. Ils font comme ça pour que tout soit bien. Un petit détail pour illustrer : le trou à l’avant du carénage pour la caméra. Sur la Yamaha, quand on n’a pas la caméra, on met un sticker et le numéro par-dessus. Ça fonctionne très bien. Sur la KTM, il y a une pièce de carbone qui est parfaitement ajustée pour boucher le trou. C’est la même chose pour tous les éléments posés par la Dorna : chacun a son petit support en carbone et est bien fixé, alors qu’avant on posait ça sur des velcros et on le ficelait avec des colliers en nylon. Là, tout est fait comme ça, et c’est plutôt une bonne chose.
Pour le reste, le moteur V4, les suspensions WP, etc., cela ne change pas grand-chose pour nous car si tu as des suspensions Öhlins, tu parles au technicien Öhlins, et si tu as des suspensions WP, tu parles au technicien WP. Ce n’est pas nous qui faisons vraiment l’intervention, donc ça ne change pas grand-chose. Que le cadre soit tubulaire en acier ou une coque en aluminium, pour le moment, ça ne change rien non plus. De toute façon, il faut régler le châssis et on n’est pas à court d’idées pour cela. Et heureusement ! Peut-être qu’un jour, quand on s’estimera au bout du bout, on se dira qu’on est au bout et qu’on n’est pas encore assez performant, donc il y aura des choses à changer. Mais pour le moment, il faut déjà qu’on utilise ce qu’il y a. Et il y a de quoi faire avec ce qu’il y a.
Je pense aussi que pour le moment, on travaille plutôt sur les références de Pol (Espargaro) qui a un style très très particulier. Par contre, ça c’est plutôt un avantage pour nous parce qu’on le connaît bien, et on connaît ses particularités. Il a besoin d’une moto agressive, qui bouge, qui patine : c’est ce qu’il veut. Sur la Yamaha, il n’avait pas ça et il voulait ça, donc on avait artificiellement créé une moto un peu agressive. Forcément, cette base là ne va pas convenir au pilote qu’on a, donc on a déjà commencé à faire autrement. Et pour le moment, dans la gamme de réglages de la moto, il y a largement de quoi aller plus loin que ce que l’on a fait ».
Les prochains essais MotoGP débuteront demain à Jerez, pour une durée de 2 jours.