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C’est une conséquence collatérale à laquelle personne n’avait d’abord songé. Et que les faits ont imposé en révélant une gêne, un manque. Ainsi, avec les gradins vides dus au huis-clos imposé aux Grands Prix en raison de la crise sanitaire, les écrans géants qui aidaient le public à suivre les événements depuis sa tribune ont disparu. Et alors me direz-vous ? Eh bien, le spectateur n’était pas le seul à scruter l’écran, les pilotes aussi…

Un pilote a des yeux partout et il évolue définitivement dans un autre espace-temps. Ainsi, pendant qu’il est en bataille dans un groupe de furieux à haute vitesse, il arrive encore à analyser les images qu’il entrevoit de sa machine et diffusées par les écrans géants du bord de la piste, installés pour le confort du public.

Ce dernier n’a plus droit de cité sur les circuits, si bien que lesdits écrans ne sont plus de la partie. Et cela s’est révélé être un manque pour les compétiteurs… Ainsi que le révèle le site Motosport-total, les pilotes MotoGP s’appuient sur le tableau des stands et le tableau de bord pour recevoir des informations. Dans l’avenir, un système radio le complétera sans doute. Mais en attendant, l’élément supplémentaire se révèle être les écrans géants.

Or, cette année, avec le huis-clos des Grands Prix, ils ne sont plus là : « c’est vraiment dommage qu’ils ne soient pas là », déclare le leader du championnat Joan Mir. « Parce que normalement à la fin d’une session, vous voulez vous assurer que vous êtes dans le top 10, surtout quand il s’agit de faire partie du Q2 ».

« Parfois, je me risquais à regarder les courses », poursuit le pilote Suzuki, « encore plus dans les petites catégories qu’en MotoGP, pour voir qui était derrière moi. Maintenant, il n’y a plus cette possibilité. C’est quelque chose que vous prenez pour acquis et qui manque quand ce n’est plus là ».

Il en va de même pour les autres pilotes. Son challenger Fabio Quartararo révèle par exemple : « pour moi, c’est particulièrement perceptible en qualifications. Vous savez que vous avez fait un bon tour, mais vous ne savez pas si vous êtes arrivé à la première, deuxième ou troisième place. C’est là que ça m’ennuie le plus ».

Essentiels lors des qualifications

« Sinon, pas vraiment, parce que je ne regarde jamais les écrans en course. En Moto3 et Moto2, oui, mais pas en MotoGP. Tout va trop vite et vous ne pouvez pas perdre la concentration. Pour moi, cela joue un rôle seulement lors des qualifications ».

Maverick Viñales, collègue de la marque Yamaha de Quartararo, le confirme, mais ajoute : « j’utilisais généralement les écrans pour savoir combien de temps il me restait. Et comme Fabio pour comprendre où je suis en qualifications. Parce que parfois tu reviens aux stands et tu ne sais même pas ». En course, cependant, il est « assez difficile » d’utiliser les écrans. « Vous aurez peut-être l’occasion de jeter un œil. Mais pendant les essais, ils sont utiles pour voir combien de minutes il reste ».

Le pilote Ducati Andrea Dovizioso en fait quant à lui un usage plus assidu, surtout en course. « C’est complètement différent pour moi », dit l’Italien. « C’est très important pour moi de les avoir en course. Je fais très souvent attention à ce qui se passe derrière moi. Habituellement, vous ne regardez pas derrière vous, vous avez juste le stand. Or, on comprend beaucoup sur l’écran de télévision. Pour moi, il est crucial d’avoir cette orientation pendant la course et d’avoir plusieurs moniteurs le long du parcours », souligne le pilote Ducati.

Dovi illustre son propos avec le dernier Grand Prix de France au Mans. Quelques milliers de spectateurs y étaient autorisés le week-end de la course. En conséquence, il y avait également des écrans géants. « Après la première chicane, j’ai pu voir comment tout le monde était après moi et me rattrapait. C’était très important », se souvient Dovizioso.

« Il y avait des écrans au Mans », se souvient Alex Rins. « Ils étaient toujours éteints vendredi. Et j’ai regardé chaque tour et j’ai attendu qu’ils soient allumés. Il est certainement important de les avoir comme guide ». Alex Marquez, rookie en MotoGP, note que les panneaux des stands sont encore plus importants. « Mais il est vrai que pendant une course, vous essayez de temps en temps de vérifier qui est où sur les écrans. Cette référence manque maintenant, comme lors des essais ».

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