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De Gianluca Montiron /Corsedimoto.com

Gianluca Montiron, ancien directeur sportif dans le Championnat du Monde, a attribué les notes après le GP des Amériques. Pas aux pilotes, mais aux constructeurs, au manufacturier pneumatique et à l’organisation. Ces notes sont élevées, mais il y a aussi des lacunes. Voici les cotes d’écoute d’une personne qui… en a vu beaucoup, de l’intérieur.

10/10 : DORNA

Avec l’introduction de la plate-forme inertielle unique, les prestations ont encore été améliorées, en voyant tous les constructeurs bien regroupés. Dorna a su créer un grand spectacle en partant de loin, de la farce des motos CRT, pour arriver à impliquer presque toutes les constructeurs. Les polémiques sur les départs anticipés et le développement aérodynamique font partie du jeu : ça s’appelle du marketing et de la communication !

10/10 : SUZUKI

C’est certainement l’usine qui représente en ce moment la surprise positive du championnat. Ils ont profité des concessions passées pour se présenter avec une solution technique revisitée et exploitée par Shinichi Sahara, alors que Davide Brivio se concentrait sur les jeunes pilotes. Et le package fonctionne. Bravo à tout le groupe de travail et à Rins qui jouera le podium mondial, ainsi qu’à Mir qui présente de bons espoirs.

9/10 : YAMAHA

Cette année, le Japon a renforcé le département de développement du MotoGP et des signaux positifs proviennent de la M1 et d’un Valentino Rossi que l’on voit affirmer son leadership dans la maison. Félicitations à l’équipe Petronas, Morbidelli et Quartararo se comportent bien, tout comme Tech 3 l’avait fait, ce qui confirme la qualité de la M1.

9/10 : DUCATI

Techniquement, il n’y a rien à dire. Les progrès ont été importants, parfois subordonnés aux certitudes analytiques d’un pilote comme Dovizioso qui a vu Miller devenir le chef d’équipe à Austin. Dovi a péché par présomption lors des essais en faisant un pari en qualification. Un pourboire sera-t-il suffisant pour viser sérieusement le Championnat du Monde ?

8/10 : MICHELIN

Michelin a la particularité d’avoir une plage d’exercice très réduite, ce qui nécessite une sélection laissée à la compétence de l’équipe et du pilote pour le choix de différentes solutions de gomme, en fonction de multiples facteurs, de la température extérieure et des réglages de la moto. Cependant, les chronos sont encore comparables en 2019 à ceux des Bridgestone en 2015. Au Qatar et en Argentine, le temps total de course reste en faveur de Bridgestone (Qatar 42.35.717 contre 42.36.902, Argentine 41.35.644 contre 41.43.688), alors qu’Austin n’est pas comparable puisque le revêtement a été refait en 2018. Un résultat qui en dit long sur l’importance de ce qui détermine vraiment la performance en MotoGP.

7/10 : HONDA

Honda a fait un pas en avant en termes de performances, mais semble avoir perdu quelque chose en fiabilité. D’une part, Lorenzo a eu des problèmes dans les trois courses, depuis la selle au Qatar, le bouton en Argentine et l’arrêt mystérieux à Austin. Techniquement, les pilotes ont subi un bris de chaîne lors des essais (Argentine pour Marquez et Austin pour Lorenzo), signe tangible que même l’usine la plus puissante du monde et ses pilotes titulaires peuvent être soumis à des incidents.

6 ½/10 : KTM

KTM contribue également à la fierté européenne, et j’avoue que je m’attendais à ce qu’un Zarco prenne le taureau par les cornes, mais cela indique que la route du groupe de travail de ce sorcier Stefan Pierer est encore longue. Ils ont un moteur de référence, un cadre tubulaire qui semble être un choix technique risqué pour le niveau MotoGP, alors que les coups d’éclats occasionnels deviendront des certitudes avec des choix traditionnels. Oliveira a surpris dans les deux premières courses.

5/10 : APRILIA

Au vu des succès de leurs choix techniques et de gestion, faire briller cette marque devrait être un devoir. Un événement au Mugello ne suffit pas à raviver le lustre des souvenirs en compétition, ce qu’aucun des interprètes actuels de la maison Noale n’a fait !

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Gianluca Montiron